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JAPONUn magazine publie un top 5 des universités où trouver «des filles faciles»

VIDEO. Japon: Polémique après un classement des universités où trouver «des filles faciles» publié par un magazine

JAPONUne pétition demandant le retrait de l'article du tabloïd nippon «Shukan Spa» a recueilli plus de 40.000 signatures...
La couverture du magazine «Shukan Spa».
La couverture du magazine «Shukan Spa». - Fusosha
M.C.

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Les étudiantes de ces universités japonaises étaient présentées comme les plus « faciles » après avoir bu. Le tabloïd nippon Shukan Spa était jeudi sous le feu des critiques pour avoir cité dans un article cinq établissements d’enseignement supérieurs, selon des critères sexistes et « dangereux pour les femmes », qui a entraîné les protestations des cinq universités nommées dans l’article et la mise en ligne d’une pétition demandant son retrait.

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Le magazine a publié dans son numéro du 25 décembre l’interview du responsable d’un site permettant à ses membres – hommes – de boire en compagnie de « jolies femmes », moyennant finance. Il citait cinq universités dont les étudiantes étaient selon lui « faciles » lors de soirées arrosées, détaillant en outre la manière de reconnaître si une femme était « sexuellement accessible » en fonction des vêtements qu’elle porte et la manière de les « embobiner ».

La pétition a recueilli plus de 43.000 signatures

Outrée par l’article, Kazuna Yamamoto, une étudiante japonaise, a lancé la semaine dernière une pétition sur le site Change.org, demandant le retrait d’un article jugé « dégradant pour les femmes ». Relayée dimanche par l’article anglo-britannique Sputniko ! sur son compte Twitter, la pétition avait recueilli jeudi matin plus de 43.000 signatures sur un objectif de 50.000, contribuant à médiatiser l’affaire dans le monde entier.

Les cinq universités citées ont toutes protesté ou annoncé leur intention d’écrire à l’éditeur du magazine, rapportait mercredi le quotidien Japan Times. Se disant « alarmée » par le « contenu misogyne de l’article », l’université Chuo note ainsi dans un communiqué que les propos publiés « portent atteinte à la dignité et à la sécurité non seulement des étudiantes de notre établissement, mais aussi des jeunes gens en général ».

« Et si votre fille étudiait dans l’un de ces cinq établissements ? »

« En 2018, les femmes du monde entier se sont battues pour leurs droits, pour faire entendre leurs voix, écrit Kazuna Yamamoto. Le Japon accueillera en 2019 son premier sommet du G20, et publier un tel article est ridicule. Ce n’est absolument pas drôle. » La jeune femme dit vouloir se battre « pour que la sexualisation, la "chosification" et le manque de respect envers les femmes s’arrêtent, particulièrement dans les médias ».

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« Le fait de rendre une femme inconsciente ou dans un état où elle n’est plus capable de jugement dans le but de coucher avec elle, c’est du viol », lance également Kazuna Yamamoto dans une vidéo en anglais. « Et si votre fille étudiait dans l’un de ces cinq établissements ? Et si l’un de ses camarades lisait l’article sur l’alcool pour rendre une fille inconsciente ? », demande-t-elle, exhortant Shukan Spa à « s’excuser publiquement et promettre de ne plus jamais traiter les femmes comme des objets ». Elle critique également la société japonaise qui encourage les « femmes-objets » et culpabilise les victimes d’agressions sexuelles, utilisant le hashtag #StandUpJapan.

Dans un communiqué, un responsable du magazine Shukan Spa a précisé que l’article ne concernait que les soirées où les hommes paient les femmes, particulièrement populaires selon lui auprès des étudiantes. Il a présenté des excuses pour « avoir employé des termes sensationnalistes destinés à attirer les lecteurs » et pour avoir « publié un classement avec de vrais noms d’universités, d’une manière qui a pu offenser les lecteurs ». Le magazine a déjà, par le passé, publié des articles présentant les « types d’alcools à utiliser pour coucher avec une femme » ou les « caractéristiques d’une femme qui couche facilement ».

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