Des pommes de terre, du blé et des vaches à côté d’une piste militaire. Le paysage n’est pas commun, mais c’est pourtant sur 75 hectares de l’ancienne base militaire de Brétigny-sur-Orge dans l’Essonne que Fermes d’Avenir va installer un prototype de fermes bio agroécologique. Le but : nourrir une partie de la population en produits bio et locaux et développer d’autres fermes similaires en Île-de-France.

L’ancienne base aérienne 217 située entre Brétigny-sur-Orge et Le Plessis-Pâté dans l’Essonne (91) s’étend sur 300 hectares. Elle aurait pu devenir une plateforme logistique compte tenu de sa situation stratégique à seulement 25 kilomètres de Paris, mais les élus de Cœur d’Essonne agglomération avaient d’autres idées en tête.

Char à voile, festival de musique, entrepôt d’Amazon, décors de cinéma… L’agglomération veut faire du lieu un pôle d’innovation. À ce titre, l’association Fermes d’Avenir est en charge de la mise en oeuvre d’un prototype de ferme agroécologique sur 75 hectares. Le projet, financé de manière multipartenariale, devrait vraiment commencer à prendre forme en 2019.

Une ferme en polyculture et élevage

Laurent Marbot, maraîcher bio et porteur du projet, a commencé les premiers tests sur des petites parcelles. “Les récoltes étaient plutôt bonnes même avec la forte sécheresse de cet été”, constate-t-il. “Il y a eu beaucoup de tests sur le sol pour voir s’il était pollué et ce n’est pas le cas”. Le maraîchage se fera tout autour de la piste, cette dernière étant “incassable”.


“Notre ferme sera basée sur la polyculture-élevage. On sort de plus de 50 ans de spécialisation de l’agriculture alors que pour nous l’équilibre agronomique réside dans une diversification de la ferme, autour des maraîchers, des éleveurs, des arboriculteurs, des céréaliers… Ces productions permettront également d’assurer un équilibre économique”, assure Laurent Marbot, également président du Groupement d’agriculteurs bio d’Île-de-France.

AMAP, collectivités, restaurateurs… les débouchés sont nombreux

À terme, l’exploitation devrait pouvoir embaucher une dizaine d’agriculteurs. Pour l’instant, la moitié de la production de légumes sera destinée aux AMAP, Association pour le maintien de l’agriculture paysanne, et un magasin devrait être créé sur place pour une vente directe en circuit court. L’autre moitié est destinée aux restaurateurs et transformateurs.

Concernant un possible débouché vers la grande distribution, les porteurs de projet n’y sont pas opposés. “Nous avons des conditions très strictes, nous voulons vendre nos produits en fonction du prix de production avec une sorte de solidarité aux aléas climatiques.“, prévient le maraîcher. “Et vraiment avoir une viabilité économique qui ne soit pas seulement assumée par le paysan, mais par le binôme consommateur/paysan ou distributeur/paysan”, ajoute-t-il.

100 futures fermes similaires en Essonne

Pour ne pas avoir à faire face aux pratiques de la grande distribution dans un premier temps, les porteurs de projet ont décidé de travailler avec Mémé Georgette, un transformateur de légumes qui négociera lui-même avec les distributeurs.

Cette ferme prototype, si elle porte ses fruits, devrait pousser au développement d’une centaine de fermes similaires en Île-de-France. L’ambition est de nourrir 10 % de la population sur le territoire et d’approvisionner 50 % des cantines scolaires avec des produits bio et locaux. 

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