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En Afrique du Sud, des lions élevés spécialement pour la chasse aux trophées

Afrique du Sud
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Vidéo GEO : La bande-annonce de Mia et le lion blanc

En salle depuis le 26 décembre, le film Mia et le lion blanc dénonce la chasse en enclos. Zoom sur cette pratique répandue en Afrique du Sud.

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On pourra trouver mille défauts au film Mia et le lion blanc - dégoulinant de bons sentiments, démonstratif à souhait… -, mais il a le mérite de mettre en évidence une pratique peu connue : la chasse au lion en enclos (canned lion hunting, en anglais). En Afrique du Sud, des milliers de fauves sont élevés chaque année dans le seul but d'être abattus par des chasseurs fortunés. En toute légalité.

La chasse en enclos, quésaco ?

La pratique du canned hunting est née dans les années 1980. "La faune sauvage se raréfiant, les adeptes de la chasse aux trophées ont constaté qu'il leur fallait beaucoup plus de temps – parfois jusqu'à trois semaines de safari – pour abattre un lion en Tanzanie, en Namibie ou encore au Zimbabwe, explique Sergio Lopez, président fondateur de l'ONG Wildlife Angel. Les Sud-Africains ont flairé le bon plan : pourquoi ne pas élever des lions spécialement pour la chasse ? Les clients – le plus souvent nord-américains – peuvent ainsi faire l'aller-retour dans la journée, tuer la bête, et repartir."

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Et ça rapporte ! Dans cette version féline et lucrative du tir aux pigeons, il vous en coûtera entre 15 000 et 30 000 dollars pour abattre un lion avec la compagnie Mukulu African Hunting Safaris, en fonction de la taille et de la couleur de sa crinière (contre 3000 $ pour une girafe ou 7500 $ pour un hippopotame). Lions en solde sur Discount African Hunts : "seulement 25 000 $ au lieu de 30 000", peut-on lire sur leur site.

Du greenwashing à la chasse aux trophées

"Le système est bien rodé, détaille Sergio Lopez. Des fermes d'élevage – sous couvert de participer à la conservation de l'espèce – dorlotent les grands fauves et accueillent les touristes dans des lodges attenants. Jusqu'à 4 ou 5 mois, ils peuvent payer pour nourrir les lionceaux au biberon. Quand l'animal grandit, ces fermes organisent des promenades avec les fauves ou des tours en jeep pour les admirer. Puis quand le félin atteint ses 3 ans, il peut être vendu à ces fameuses fermes de chasse, où il n'a aucune chance de s'en sortir."

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L'Afrique du Sud compterait selon les sources entre 160 et 200 établissements de ce type sur son territoire (fermes d'élevage et de chasse confondues). La Fondation Kevin Richardson, partenaire du film Mia et le lion blanc, estime que quelque 10 000 lions auraient été tués dans ces conditions. Leurs os sont ensuite exportés vers l'Asie (la Chine, notamment), pour être utilisés à des fins pseudo-médicinales.

A noter que l'élevage pour la chasse est loin d'être une spécificité sud-africaine. En France, l'association pour la protection des animaux sauvages dénonce notamment les lâchers de gibier et avance sur son site des chiffres impressionnants : "19 millions de faisans et de perdrix sont élevés chaque année dans l'Hexagone, destinés à satisfaire les envies de tirs faciles."

Il reste environ 20 000 lions à l'état sauvage sur le continent africain, d'après l'UICN.  Arterra/UIG via Getty Images.
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Le lion, une espèce vulnérable selon l'UICN

Localisation
Jadis répandu en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, Panthera leo ne subsiste plus avec certitude que dans 26 pays d’Afrique subsaharienne, et sa présence est rare en dehors des aires protégées. Une sous-espèce, Panthera leo persica, est localisée dans l’Etat indien du Gujarat.

Population
Environ 20 000 à l'état sauvage sur le continent africain, et 500 en Inde. Les effectifs ont diminué de moitié au cours des deux dernières décennies.

Tendance
En baisse

Habitat
Savanes, forêts tropicales sèches et peu arborées.

Menaces
Réduction du territoire de chasse et du gibier, tensions avec les hommes pour le bétail, braconnage (commerce illégal de parties du corps à des fins pseudo-médicinales), chasse aux trophées.

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