Les tensions xénophobes n’épargnent pas Johannesburg. L’an dernier, le maire de la ville Herman Mashaba a déclaré que 80% des occupants des nombreux immeubles squattés du centre-ville étaient des étrangers en situation illégale, qu’il rend responsable de la forte criminalité. Un chiffre contesté et "des propos dangereux", déplore Gerald Garner, directeur de l’agence "Joburg Places", qui a mis sur pied un tour guidé des cuisines des migrants pour favoriser la tolérance.
Selon l’Observatoire de la Ville de Johannesburg, 26% des résidents du centre-ville sont des étrangers, surtout venus du reste du continent, attirés par les opportunités offertes par Egoli ("la ville de l’or" en zoulou). "Nous avons toujours été une ville de migrants, comme New York", explique Garner, lors d’une visite guidée. La quinzaine de participants sont surtout des Afrikaners (comme lui). Beaucoup n’ont plus mis le pied dans le centre-ville depuis des années, effrayés par la pauvreté, l’insalubrité et l’insécurité.