Gaz lacrymogènes : quels risques pour la santé ?

Publié le par Sylvie Dellus

À la veille de l’acte 9 des Gilets jaunes, il faut s’attendre à de nouvelles manifestations dans un nuage de gaz lacrymogènes, des produits chimiques très irritants pour les yeux, le nez, les poumons et la peau. Les manifestants, mais aussi les forces de l’ordre et les riverains peuvent en subir les conséquences.

Les bombes lacrymogènes utilisées par la police et la gendarmerie pour disperser les manifestants contiennent des "agents anti-émeute" tels que l’orthochlorobenzylidène-malononitrile (CS)

L’effet est quasi-immédiat. En quelques secondes, les yeux piquent et larmoient, la gorge se serre, la respiration devient difficile. Certaines personnes ont la nausée, des maux de tête ou des brûlures au niveau de la peau. Les asthmatiques peuvent déclencher une crise.

Ces symptômes s’atténuent en principe en moins d’une heure, dès que la personne respire un air plus sain. Mais, selon la fiche toxicologique du CS, disponible sur le site de l’Institut national de recherche et de sécurité, « des effets plus prolongés sur la peau et l’œil (kératite ponctuée) ne sont pas impossibles ». Des études ont en effet montré que, selon la concentration du produit (par exemple s’il est projeté très près de la personne), on peut observer des brûlures au deuxième degré et un « certain potentiel allergisant ».

Que faire lorsqu’on a inhalé du gaz lacrymogène ?

La première recommandation, évidente, est de se mettre à l’écart et de se rincer les yeux à l’eau ou au sérum physiologique pendant 10 minutes. Avis aux porteurs de lentilles : mieux vaut manifester avec ses lunettes. Les particules de gaz se déposant sur les doigts, retirer ses verres de contact risque d’irriter encore plus les yeux. 

Ensuite, il faut prendre une douche, faire un shampoing et laver ses vêtements pour éliminer toute trace de produit chimique. 

Enfin, en cas de symptômes persistants comme une toux, des difficultés à respirer, des douleurs aux yeux ou des brûlures, il vaut mieux consulter un médecin rapidement.