Publicité

Après huit ans de hausse, le don d’organes a baissé en 2018

L’an dernier, 5781 greffes ont été réalisées en France tous organes confondus, contre 6105 en 2017 et 5891 en 2016. JOSE LUIS CARRASCOSA MARTINEZ/www.karrastock.com - stock.adobe.com

En 2018, il y a eu 324 greffes de moins qu’en 2017. En cause : une diminution du nombre de décès liés aux accidents vasculaires cérébraux.

Pour la première fois depuis plusieurs années, le don d’organes a diminué de 5% en France en 2018, a annoncé vendredi l’Agence de la biomédecine. L’année dernière, il y a ainsi eu 324 greffes de moins qu’en 2017, ce qui est la première baisse après huit années de forte hausse. D’autres pays connaissent la même tendance.

L’an dernier, 5781 greffes ont été réalisées en France tous organes confondus, contre 6105 en 2017 et 5891 en 2016. L’essentiel de cette baisse vient des greffes de rein, qui sont aussi les plus pratiquées: il y en a eu 3546 l’an dernier (dont 537 grâce à un donneur vivant) contre 3782 en 2017 (dont 611 grâce à un donneur vivant).

À l’origine, une diminution des décès liés aux AVC

« C’est un très grand succès de la médecine, qui entraîne une disponibilité de greffons moins importante »

Pr Yves Pérel, directeur général adjoint de l’Agence

Selon l’Agence de la biomédecine - l’instance chargée de superviser les prélèvements et les transplantations -, cette diminution serait principalement due à la baisse du nombre de décès liés aux accidents vasculaires cérébraux, et donc du nombre de donneurs d’organes. Ces dernières années, la mortalité liée aux accidents vasculaires cérébraux a baissé de 15%. «C’est un très grand succès de la médecine, qui entraîne une disponibilité de greffons moins importante», souligne le professeur Yves Pérel, directeur général adjoint de l’Agence.

La majorité des greffes, tous organes confondus, est réalisée à partir de donneurs en état de mort cérébrale. Or, si leur nombre était de 1796 en 2017, il est passé à 1743 l’an passé. «50 donneurs en moins, ça peut aboutir à 200 greffes de moins», puisque plusieurs organes peuvent être prélevés sur chaque donneur, a indiqué le professeur Olivier Bastien, directeur du prélèvement à l’Agence de la biomédecine, lors d’une conférence de presse.

Le nombre de transplantations à partir de donneurs vivants, qui concerne les greffes de rein et de foie, a lui aussi diminué, passant de 626 à 551. Outre les greffes de rein, il y a eu l’an dernier 1323 greffes de foie (dont 14 grâce à un donneur vivant, qui donne une partie de cet organe), 450 de cœur, 372 de poumons, 78 de pancréas, 9 coeur-poumons et 3 d’intestins.

Les Français de plus en plus favorables au don d’organes

Trois principes inscrits dans la loi régissent le don d’organes: le consentement présumé (chacun est un donneur potentiel, sauf s’il a exprimé son refus de son vivant), la gratuité du don et son anonymat (sauf pour les dons entre vivants, qui ne peuvent avoir lieu qu’entre proches).

«La baisse d’activité n’est pas liée au renforcement du consentement présumé en 2017», selon l’Agence. Ce changement, qui a facilité l’opposition des personnes au don de leurs organes, laissait craindre une baisse des dons. Depuis janvier 2017, il suffit de s’inscrire par internet sur le registre national des refus alors qu’auparavant, l’opposition se faisait uniquement par voie postale. «L’opposition de la population au don d’organes n’a pas augmenté depuis cette loi. Au contraire, le taux de refus exprime une tendance à la baisse (33 % en 2016, 30,5 % en 2017 et 30 % en 2018)», a indiqué l’Agence.

Après huit ans de hausse, le don d’organes a baissé en 2018

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
15 commentaires
  • fafia

    le

    il y a un tel trafique !

À lire aussi