Trois morts, de nombreux blessés graves : ce que l’on sait de l’explosion à Paris

L’explosion est survenue alors que des pompiers intervenaient sur une fuite de gaz. Deux pompiers sont décédés ainsi qu’une touriste espagnole.

    Deux pompiers sont morts, et plusieurs autres personnes ont été gravement blessées, dans une très forte explosion ce samedi matin à l'angle de la rue de Trévise et de la rue Saint-Cécile (Paris IXe). La détonation est survenue dans un immeuble où des pompiers intervenaient pour une fuite de gaz.

    Explosion au cœur du 9e arrondissement

    Le bilan : trois morts, des urgences absolues, 37 blessés légers

    « Le bilan humain est lourd », avait prévenu le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner qui s'est rapidement rendu sur place. En fin de matinée, la mort de quatre personnes, deux civils et deux pompiers, a été annoncée. Le parquet n'a finalement confirmé que la mort des deux pompiers.

    Simon Cartannaz et Nathanael Josselin, les deux pompiers qui ont trouvé la mort/BSPP
    Simon Cartannaz et Nathanael Josselin, les deux pompiers qui ont trouvé la mort/BSPP Nicolas Berrod, avec Jérémie Pham-Lê, Philippe Baverel et Tanguy de l’Espinay

    Dans l'après-midi, le gouvernement espagnol a fait savoir qu'une Espagnole avait également été tuée dans l'explosion. Cette femme qui était en voyage avec son mari « vient de mourir à l'hôpital », a précisé le ministère espagnol des Affaires étrangères. Paris a confirmé un peu plus tard ce troisième décès.

    Plusieurs personnes sont également grièvement blessées.

    Christophe Castaner a précisé que « 10 personnes sont en urgence absolue dont un sapeur-pompier ».

    « L'un des pompiers a été enseveli plusieurs minutes. L'onde de choc s'est propagée dans les quatre rues adjacentes sur environ 100 m. Nous investissons tous les lieux pour voir s'il y a d'autres victimes », a expliqué le commandant Moulin.

    37 personnes ont été blessées plus légèrement.

    La réponse : 200 pompiers à pied d'œuvre, le quartier bouclé

    200 pompiers et une centaine de policiers étaient déployés à la mi-journée sur place, dans un large périmètre de sécurité. Selon Chistophe Castaner, « il n'y a pas de risque de suraccident mais les pompiers sont encore à la manœuvre pour tenter de sauver les personnes encore sur site. ».

    Au moins trois hélicoptères de la sécurité civile se sont posés place de l'Opéra pour acheminer les victimes vers des hôpitaux capables de gérer ce type de blessures.

    Une cellule de crise a été mise en place à la mairie du IXe.

    Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner s'est rendu sur place, tout comme le Premier ministre Edouard Philippe, la maire de Paris Anne Hidalgo et le procureur de Paris Rémy Heitz.

    Vers 13h30, des architectes étaient également sur les lieux pour vérifier l'état général de l'immeuble après l'explosion.

    Rue de Trévise, Paris, le 12 janvier. Les hélicoptères évacuent les blessés les plus graves. AFP/Ludovic Marin
    Rue de Trévise, Paris, le 12 janvier. Les hélicoptères évacuent les blessés les plus graves. AFP/Ludovic Marin Nicolas Berrod, avec Jérémie Pham-Lê, Philippe Baverel et Tanguy de l’Espinay

    Le scénario : l'hypothèse de la fuite de gaz

    Le parquet de Paris a ouvert une enquête confiée à la direction régionale de la police judiciaire pour identifier notamment l'origine du sinistre.

    Les pompiers intervenaient rue de Trévise pour une fuite de gaz, lorsqu'une explosion a eu lieu au niveau du numéro 6, où se trouve un commerce, la boulangerie-pâtisserie Hubert. Cela est « certainement lié à une fuite de gaz d'origine manifestement accidentelle avec des poches de gaz qui ont explosé », a déclaré Christophe Castaner. L'explosion est survenue alors que des habitants étaient dans la rue et des pompiers à l'intérieur de l'immeuble concerné.

    Selon notre reporter arrivé sur place, l'explosion a « soufflé les vitrines avoisinantes, retourné une voiture, et déclenché, selon les témoins présents, toutes les alarmes du quartier ».

    La boulangerie était censée être fermée le samedi.

    Les témoignages : chaos dans le quartier

    Paula Nagui, réceptionniste de l'hôtel Diva Opera situé rue de Trévise, à une dizaine de mètres de la boulangerie, raconte au Parisien avoir entendu « un énorme souffle. Toutes les baies vitrées et les fenêtres ont explosé ». Les clients, « rassurés après avoir cru dans un premier temps à un attentat », vont être évacués à la demande des pompiers.

    Une journaliste de l'AFP a ainsi pu voir plusieurs touristes, valises à la main, évacuer les nombreux hôtels de la zone. D'autres sortaient en robe de chambre ou finissaient de s'habiller précipitamment dans la rue en sortant des bâtiments voisins.

    « J'étais dans ma chambre et la fenêtre a soudainement explosé », nous explique de son côté Rolande, une résidente de l'immeuble situé juste en face, de l'autre côté de la rue Sainte-Cécile. Une heure plus tard, « les habitants de l'immeuble d'en face sont en cours d'évacuation mais pas nous ».

    Une cellule d'information activée. En fin de journée, la préfecture de police a mis en place une cellule d'information du public. Les proches des victimes et les personnes concernées par l'explosion peuvent obtenir des renseignements au 0 805 200 450.

    La boulangerie Hubert avant l’explosion/Google Maps
    La boulangerie Hubert avant l’explosion/Google Maps Nicolas Berrod, avec Jérémie Pham-Lê, Philippe Baverel et Tanguy de l’Espinay