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Tour d’horizon des nouveaux lieux du street art en France

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Publié le , mis à jour le
2019 sera une fois encore une riche année pour l’art urbain. De Paris aux grandes villes de région en passant par la rase campagne, de nouveaux espaces dédiés à la création fleurissent un peu partout dans l’Hexagone. Programmation pointue ou confuse, accès gratuit ou payant, cet art pour tous (mais de moins en moins pour toutes les bourses) gagne indéniablement du terrain.

1. Le Hangar 107 à Rouen : un programme exigeant et inédit

On peut très bien concilier un lieu grand public gratuit et des choix artistiques exigeants ! Preuve en est le Hangar 107 récemment ouvert à Rouen. Après une exposition en duo des street artistes Rero et Thomas Canto, c’est au tour de Tania Mouraud, figure tutélaire de l’art contextuel, d’investir les 500 m2 de cet espace industriel sur les quais de Seine reconverti en centre d’art d’urbain. Œuvres monumentales, installations inédites, scénographies, catalogue sur mesure… la direction privilégie la qualité et les artistes contemporains qui ont su transcender leur pratique du graffiti. Une exposition de Tilt Craig « KR » Costello et la rétrospective de DAIM sont déjà annoncées pour le printemps.

</em>Vue de l’exposition de Thomas Canto & RERO, « Objet Impossible », au Hangar 107 à Rouen
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Vue de l’exposition de Thomas Canto & RERO, « Objet Impossible », au Hangar 107 à Rouen

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© Juan Cruz Ibanez

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Tania Mouraud – Écritures

Du 18 janvier 2019 au 9 mars 2019

2. Un labyrinthe street art en Bretagne

Installée depuis septembre dans un ancien centre administratif sur le port de Vannes, Dédale est une friche urbaine offrant une déambulation artistique sur le thème de l’immersion. Au rez-de-chaussée et au premier étage, une palanquée d’artistes, majoritairement locaux et français, se sont emparés d’anciens bureaux repeints de pied en cap. Enfilades d’univers, installations sonores et 3D, peinture fluo conçue pour la lumière noire et anamorphose qui se révèlent grâce à l’utilisation d’un téléphone, le lieu joue la carte de l’interaction ludique et cherche à provoquer des sensations. Confortée par le succès, l’association porteuse du projet « L’Art prend la rue » prévoit d’inviter de nouveaux artistes à investir les étages supérieurs, et ce jusqu’en 2020.

Immersion artistique dans les couloirs du labyrinthe Dédale à Vannes
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Immersion artistique dans les couloirs du labyrinthe Dédale à Vannes, 2018

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© Nicolas Gzeley

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Dédale

Entrée gratuite sur réservation

3. L’Institut culturel Bernard Magrez à l’assaut de l’art urbain

Déjà très actif dans le domaine de l’art contemporain, l’Institut culturel Bernard Magrez entend devenir le premier pourvoyeur d’événements street art en Aquitaine. Ce lieu privé et payant resserre en effet désormais ses efforts autour de l’art urbain sous l’impulsion du nouveau directeur artistique Aurélien Desailloud. Outre la programmation des petits murs qui ponctuent les jardins du château Labottière, l’édifice accueille en permanence une exposition street art. Actuellement à l’affiche ?  « Kaléidoscope », qui rassemble plusieurs artistes féminines internationalement reconnues telles que Miss Van, Faith 47, YZ, Btoy, Koralie et Swoon. En 2019, le château inaugure également son programme de résidence uniquement réservé aux artistes urbains.

Vue de l’exposition « Kaleidoscope » à l’Institut Bernard Magrez
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Vue de l’exposition « Kaleidoscope » à l’Institut Bernard Magrez

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© Constant Formé Bècherat

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Kaléidoscope

Du 8 décembre 2018 au 17 février 2019

4. Stade lyonnais, du sport et des sprays

Au sein du Groupama Stadium, l’Offside Gallery a été inaugurée en octobre 2018 afin d’apporter une dimension culturelle à cet immense complexe sportif. Dan 23, Dourone, Skaka, Jef Aérosol, Zest, Monsta, Mioshe… : à ce jour, une quinzaine d’artistes émergents sur la scène française et européenne ont répondu à l’appel du collectif Birdy Kids qui chapeaute le projet en venant peindre des fresques in situ. Moyennant un billet d’entrée allant de 5 à 8 euros, les spectateurs ont accès à « une expérience proche de celle de la rue », car ici – tout comme en galerie – il est question de défendre « la dimension populaire et universelle du street art ».

Fresque de l’artiste Dourone pour Offside Gallery au sein du Groupama Stadium à Lyon
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Fresque de l’artiste Dourone pour Offside Gallery au sein du Groupama Stadium à Lyon

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Offside Gallery

5. Street Art City fait campagne en Auvergne

C’est une sorte de village Disney du street art au cœur du Bourbonnais. Autrement dit, le rendu est un peu carton-pâte et le tarif de la visite – à savoir 20 euros par adulte – a de quoi faire lever les yeux au ciel. Ça tombe bien, c’est un peu l’idée de Gilles et Sylvie Iniesta. Ces deux ex-entrepreneurs ont acquis en 2003 une friche auvergnate de 7 000 m2 de bâtiments qui se transforme au fil des éditions en musée à ciel ouvert, tendance parc d’attractions. Depuis 2016, 74 artistes ont peint plus de 80 fresques, soit 22 500 m2 de surface grâce à 46 000 bombes aérosols et 9 600 litres de peinture. Une communication construite essentiellement sur les chiffres qui devrait se poursuivre avec la saison 2019 prévue à partir du mois de mars.

SPONE + REZINE
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SPONE + REZINE

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© Street Art City

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Street Art City

Réouverture le 30 mars pour la saison 2019.
Ouvert au public tous les jours de 11 h à 19 h.

6. Fluctuart, quand l’art urbain coule à flot

C’est au pied du prestigieux pont des Invalides que sera inauguré en mai prochain Fluctuart, le premier centre d’art urbain à Paris ! Véritable musée flottant déployé sur 1 000 m2, cette péniche tout en transparence se veut une vitrine du street art contemporain. Elle accueillera sur trois niveaux aussi bien des expositions temporaires, dont la première rétrospective en France de la pochoiriste américaine Swoon, une collection permanente avec un panel d’œuvres d’artistes internationaux (Shepard Fairey, Mark Jenkins, Futura, JonOne, etc), une librairie spécialisée et des espaces de restauration plus festifs. L’homme aux manettes de ce projet n’est autre que Nicolas Laugero-Lasserre. Le collectionneur féru de street art et directeur l’école de management artistique ICART a tenu à garantir l’entière gratuité du lieu.

C’est au pied du prestigieux pont des Invalides que sera inauguré en mai prochain Fluctuart, premier centre d’art urbain à Paris
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C’est au pied du prestigieux pont des Invalides que sera inauguré en mai prochain Fluctuart, premier centre d’art urbain à Paris

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© Seine Design

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Fluctuart

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