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Européennes : les juppéistes se rapprochent d'Emmanuel Macron

Au-delà de l’implication du maire de Bordeaux Alain Juppé dans la future campagne, Maël de Calan, un de ses proches, pourrait figurer sur la liste LREM pour les élections européennes de mai.

Julien Chabrout , Mis à jour le
Alain Juppé et ses amis se montrent de plus en plus amicaux envers la Macronie.
Alain Juppé et ses amis se montrent de plus en plus amicaux envers la Macronie. © Sipa

Proche d’Alain Juppé , ancien candidat à la présidence des Républicains, Maël de Calan pourrait-il figurer en position éligible sur la liste LREM pour les européennes? Si le parti présidentiel ne devrait pas dévoiler le nom de sa tête de liste avant fin février, cette hypothèse est très sérieusement envisagée, et ce au plus haut niveau. "Cela n’aurait rien de délirant, affirme un haut responsable du parti macroniste. Les hommes et femmes de bonne volonté sont tous bienvenus." "Je le vois bien y être", confirme le sénateur LREM François Patriat, proche d’Emmanuel Macron.

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Preuve du sérieux de ce scénario : Maël de Calan déjeunera la semaine prochaine avec l’un des plus proches conseillers du premier ministre Edouard Philippe, lui-même juppéiste historique. "Ce serait assurément une bonne recrue", estime un proche du maire de Bordeaux. Reste que les places en position éligible seront chères. D’autant qu’un autre ami d’Alain Juppé en vise une : Gilles Boyer, conseiller d’Edouard Philippe, qui se dit quant à lui "candidat à la candidature." Un proche d’Emmanuel Macron résume : "Des juppéistes, il en faudra, car le soutien d'Alain Juppé est important et la dynamique de rassemblement passe par eux. Il y a cependant un sujet de places. Ça sera compliqué d'avoir à la fois de Calan et Boyer en position éligible. A un moment ce sera fromage ou dessert…"

Quel que soit le scénario retenu, Alain Juppé et ses amis se montrent de plus en plus amicaux envers la Macronie. Le maire de Bordeaux n’est plus adhérent chez LR depuis le 1er janvier . Et la "figure tutélaire" du centre droit, selon un proche de Philippe, se rapproche pas à pas d’Emmanuel Macron. "Excellente intervention du président de la République. Dans la forme comme sur le fond. Le cap est donné", avait-il tweeté le 31 décembre, après les vœux du chef de l’Etat. Mercredi, lors de ses vœux à la presse, Juppé a délivré d’autres satisfecit : "Plusieurs des réformes engagées depuis 2017 vont dans la bonne direction." Un autre ex-Premier ministre de droite, Jean-Pierre Raffarin, a pour sa part souhaité une "bonne sainte Bérengère" à Macron, lors de ses vœux sur son blog… soit le jour des élections européennes, le 26 mai.

Juppé s’impliquera lors de la campagne

Après les turbulences liées aux Gilets jaunes et à l’affaire Benalla, et avant un grand débat national risqué pour l’exécutif, les mots de Juppé et de Raffarin font du bien à la majorité. "On se félicite qu’ils aient cette responsabilité dans ces moments-là, déclare Stéphane Séjourné, qui vient de quitter ses fonctions de conseiller à l’Elysée. On a besoin de ça." Et celui qui vient d’endosser le costume de directeur de campagne de LREM pour les européennes d’ajouter : "Cette sensibilité de la droite a dès le début considéré qu’il fallait aider à la réussite de Macron. Ils sont assez cohérents, Mais ce soutien aurait pu s’effriter vu le contexte social, et ce n’est pas le cas. Ils ont un statut d’homme d’Etat." "Juppé et Raffarin ont été confrontés à la réalité du pouvoir, ils savent ce que c’est de l’exercer", abonde la porte-parole et députée du Modem, Sarah El Haïry.

Chez LR, sans surprise le départ de Juppé du parti et sa bienveillance croissante envers le chef de l’Etat ne passent pas. Et ce d’autant plus que le parti est déjà fragilisé. "Tout cela est pathétique, fustige le député Aurélien Pradié. Juppé fait du mal à Laurent Wauquiez et à sa famille politique et il s’abîme lui-même. Macron l’instrumentalise pour affaiblir LR." Pierre De Gaétan Njikam, adjoint au maire de Bordeaux dont il est un intime, souligne pour sa part "la convergence sur le fond", entre Juppé et Macron, sur "la vision de la société, l’éducation, la relation avec l’Afrique et la politique européenne."

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S’il n’a pas l’intention d’être candidat aux européennes, Juppé s’impliquera lors de la campagne. Avant d’afficher un soutien officiel à LREM, il attend la présentation des listes et des programmes. "L’Europe est un sujet qui lui tient depuis toujours à cœur et sur lequel il a déjà souligné son harmonie de vision avec le Président, note un cadre de la majorité. Il y a des signaux positifs. On espère qu’il soutiendra notre liste." L’ex-LR Dominique Bussereau, proche des deux ex-Premiers ministres, se montre un peu plus prudent : "Il faut que Macron se méfie, car le soutien de Juppé, Raffarin et des juppéistes à une liste commune avec LREM n’est pas acquis. Ces maires modérés peuvent voter pour l’UDI." A quatre mois du scrutin, les enchères n’ont pas fini de monter.

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