Ils sont réunis un dimanche grisâtre dans une salle de l'auberge de jeunesse Jacques Brel à Bruxelles. Des experts français et belges sont invités pour parler d'immigration, de liberté de circulation des personnes, et de flux migratoires. L'objectif de la journée ? Mettre un nouveau parti sur les fonds baptismaux, le "Parti Européen des Personnes Sans-papiers" (PEPS). L'initiative se veut transnationale et devrait être suivie en France, Italie, Espagne, Allemagne pour les élections européennes du 26 mai.
En Belgique, les initiateurs ont l'intention de faire tirer la liste par un député européen sortant de gauche, dont l'identité n'a pas encore été révélée.
Un candidat, un sans-papier
Le principe est de présenter aux élections européennes une liste de binômes composés de candidats éligibles, chacun étant couplé à un candidat sans titre de séjour ou en séjour précaire. La tâche ne sera pas facile, car elle implique pour des sans-papiers de sortir de la clandestinité.
PEPS se veut manifestement pro-immigration. La présentation du projet démarre sur cette question : "Comment se fait-il qu'à ce jour, 1% de la population en Belgique n'ait toujours pas accès à l'aide sociale, au droit de travailler, à une insertion citoyenne décente ? C'est le cas de plus en plus de femmes, enfants et d'hommes dans notre pays que nous appelons les sans-papiers". Les initiateurs estiment que "le politique utilise malhonnêtement la question de la migration".
Ce parti politique en gestation entend définir son programme au cours de cette journée de colloque, en faisant circuler des propositions parmi des tables participatives.