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Au large de Brest, découverte d'un mystérieux navire de plus de cinq siècles

Un sonar est envoyé depuis le navire de recherches «André Malraux», qui a repéré l'énigmatique épave, pour retrouver «La Cordelière» et «Le Regent». FRED TANNEAU/AFP

L'épave a été repérée alors que les archéologues recherchaient, en vain, La Cordelière et Le Regent, deux bâtiments coulés en 1512. Ils pressentent une découverte majeure: un bateau commercial particulièrement ancien, datant du XIVe ou XVe siècle. De nouvelles fouilles sont annoncées pour juin.

Jamais deux sans trois. Même quand il s'agit d'une difficile mission d'archéologie sous-marine. Des archéologues français recherchaient l'été dernier deux des plus gros navires du XVIe siècle, LaCordelière et Le Regent, au large de Brest. Ils ont découvert une troisième épave, qui a échappé aux multiples campagnes de fouilles entreprises jusqu'à maintenant.

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«Nous avons peut-être trouvé encore mieux que LaCordelière et Le Regent. Pour l'instant, nous ne sommes pas encore capables de l'apprécier. Espérons que 2019 nous le révélera», s'est enthousiasmé Michel L'Hour, lors d'une conférence de presse donnée ce vendredi. Il est le directeur du département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines français (Drassm), qui mène les fouilles en partenariat avec la région Bretagne.

La Cordelière, plus gros navire de la flotte bretonne d'Anne de Bretagne, a coulé en 1512 au large de Brest. La tradition raconte que l'amiral y donnait une réception lorsque Le Regent, fleuron de la marine britannique, est aperçu à l'horizon. Il part à sa rencontre, entraîne ses invités avec lui. Le combat est sanglant: plus de 2000 morts des deux côtés. Et sera un des derniers faits de gloire de la Bretagne indépendante, avant de devenir française par le mariage d'Anne au roi de France, Louis XII.

Un navire commercial du XIVe ou XVe siècle

Si les deux navires n'ont pu être trouvés lors de la campagne, lancée à l'été 2018, c'est à cette occasion que la troisième épave en bois a été repérée. Brièvement aperçue en 1975, oubliée depuis, elle serait bien plus ancienne que La Cordelière et LeRegent. Michel L'Hour pense avoir affaire à «un navire commercial qui pourrait avoir sombré entre les XIVe et XVe siècles».

«Plus de 30 mètres de long et plus de 20 mètres de large, construit à clins (lorsque la coque est constituée de planches de bois disposées les unes sur les autres comme des ardoises sur un toit, NDLR). Et non armé», poursuit-il. La zone de fouille a été baptisée «Sud Minou 1» en référence aux fortifications et au phare du même nom à l'entrée du goulet de Brest.

Une poterie issue du bateau a été récupérée, datant a priori entre le «XIVe et le XVIe siècles», précise le chercheur. Mais jusqu'à présent, aucun des spécialistes européens dépêchés n'a su déterminer son origine précise. Provient-elle d'une zone géographique «extrêmement limitée» de production, ce qui explique qu'on ne l'identifie pas? Est-elle une pièce plus tardive tombée par hasard dans l'épave? Le mystère demeure.

Une nouvelle campagne en 2019

Les chercheurs sont confrontés à deux difficultés: la profondeur où se situe l'épave, entre 46 et 52 mètres selon les marées, et la force exceptionnelle des courants. En juin 2019, deux chantiers sont prévus. «D'une part, la poursuite de la recherche de La Cordelière et du Regent. De l'autre, l'analyse et l'expertise de la troisième épave dont nous essaierons de déterminer la chronologie», détaille Michel L'Hour. La campagne devrait durer de trois à quatre semaines.

Concernant La Cordelière et Le Regent, ce ne sera pas non plus une mince affaire. «Les deux navires se situent sûrement au-delà de 20 mètres de profondeur». Et ils pourraient être ensevelis sous des mètres de sédiments, ne réapparaissant à la surface qu'au gré des mouvements marins et des déplacements de sable, très importants dans le secteur.

«Mais nous bénéficierons de nouveaux équipements encore plus performants», rassure Michel L'Hour. «Nous nous sommes donné les moyens pour trouver dans les trois ans», conclut-il avec conviction.

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17 commentaires
  • Bulgroz

    le

    30 mètres de long et 20 mètres de large ? Complètement invraisemblable ! Le rapport longueur /largeur à cette époque est de 3 à 5...

  • expat2011

    le

    C’est toujours fascinant ce genre de découvertes.

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