STREET-ART«Nos mortes», un collage géant pour représenter la réalité des féminicides

VIDEO. Violences conjugales: «Nos mortes», un collage géant pour représenter la réalité des féminicides

STREET-ARTA Nantes et à Brest, l'artiste plasticienne Marion Plumet, 32 ans, veut rendre visible le fléau des violences conjugales....
Marion Plumet, artiste plasticienne, a investi plusieurs murs nantais
Marion Plumet, artiste plasticienne, a investi plusieurs murs nantais - J. Urbach/ 20 Minutes
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • A Nantes, un collage de plusieurs dizaines de mètres de long est visible depuis ce week-end.
  • Il a notamment été réalisé par une artiste brestoise qui souhaite par ce moyen dénoncer les violences faites aux femmes.

Les chiffres sont terrifiants, et ils ne baissent pas. En France, en moyenne, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son mari, conjoint, ou ex-petit copain. Alors que l’année 2018 vient de s’achever, Marion Plumet, artiste plasticienne et militante féministe a eu l’idée de représenter cette triste réalité (elles étaient 130 en 2017) à l’aide d’un calendrier géant, sous forme d’un collage, en pleine rue.

En fin de semaine, sur invitation de l’espace Simone de Beauvoir, cette artiste qui vit à Brest a investi plusieurs murs de la ville de Nantes (mis à disposition pour le street-art) pour le réaliser.

Résultat, pas moins de 365 feuilles de papier A3 sont toujours visibles le long du boulevard Salvador Allende (le long de la ligne 1 du tram, entre les stations Gare maritime et Du Chaffault) : si la majorité d’entre elles représentent un dessin de mains de femmes réalisant un geste féministe, ce sont des os que l’on distingue sur environ un tiers d’entre elles.

A Brest, une fois par mois

« J’ai voulu faire quelque chose de symbolique et d’esthétique pour que ça attire le regard et que l’on regarde la réalité en face, justifie Marion Plumet, 32 ans. C’est important de le faire dans l’espace public, qui est encore en grande partie réservé aux hommes. Quant à l’ordre des dessins c’est un hasard, je les mélange, pour symboliser le fait que ça peut tomber à tout moment et sur nous toutes. »

Pour la réalisation de son œuvre, qui recouvre six murs d’environ 9 mètres de long et a nécessité plusieurs heures de travail, Marion Plumet a été rejointe par quelques femmes volontaires. Une démarche qu’elle a déjà lancé à Brest depuis septembre, où elle donne rendez-vous à celles qui le souhaitent pour l’aider à réaliser son collage. L’opération a lieu une fois par mois, à chaque fois dans un quartier différent.

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