Insee PremièreBilan démographique 2018 La fécondité baisse depuis quatre ans

Sylvain Papon et Catherine Beaumel, division Enquêtes et études démographiques, Insee

Au 1er janvier 2019, la France compte près de 67 millions d’habitants. Au cours de l’année 2018, la population a augmenté de 0,30 %. Comme les années précédentes, cette progression est principalement due au solde naturel (+ 144 000 personnes), différence entre les nombres de naissances et de décès, bien que ce solde soit historiquement bas.

En 2018, 758 000 bébés sont nés en France, soit 12 000 de moins qu’en 2017. Il s’agit de la quatrième année consécutive de baisse. L’indicateur conjoncturel de fécondité s’établit à 1,87 enfant par femme en 2018. Il recule depuis quatre ans, mais la baisse ralentit. Il retrouve son niveau de 2002. La France reste encore en 2016 le pays le plus fécond de l’Union européenne.

En 2018, le nombre de décès s’établit à 614 000, soit 8 000 de plus qu’en 2017. L’espérance de vie à la naissance s’établit à 85,3 ans pour les femmes et 79,4 ans pour les hommes. La France est l’un des pays européens où les femmes vivent le plus longtemps, alors qu’elle n’est qu’en neuvième position pour les hommes.

En 2018, 235 000 mariages ont été célébrés, dont 6 000 entre personnes de même sexe. En 2017, pour la sixième année consécutive, le nombre de Pacs a augmenté pour atteindre 194 000.

Sylvain Papon et Catherine Beaumel, division Enquêtes et études démographiques, Insee
Insee Première No 1730- Janvier 2019

Le solde naturel baisse pour la quatrième année

Au 1er janvier 2019, la France compte 66 993 000 habitants : 64 812 000 résident en métropole et 2 181 000 dans les départements d’outre-mer (figure 1). La population augmente de façon plus modérée que précédemment : + 0,3 % en 2018 comme en 2017, contre + 0,4 % par an entre 2014 et 2016 et + 0,5 % par an entre 2008 et 2013.

En 2018, le , différence entre les nombres de naissances et de décès, s’établit à + 144 000 (figure 2). Il n’a jamais été aussi bas depuis la fin de la seconde Guerre mondiale. En 2006, le solde naturel avait atteint un pic inédit depuis la fin du baby boom (+ 302 000 personnes en France hors Mayotte) ; depuis, il tend à baisser en raison à la fois du plus grand nombre de décès et du recul des naissances.

Le est estimé à + 58 000 personnes en 2018. L’augmentation de la population française est donc, comme par le passé, davantage tirée par le solde naturel que par le solde migratoire.

Au 1er janvier 2018, la France représente 13 % de la population de l’Union européenne (UE). Elle en est le deuxième pays le plus peuplé derrière l’Allemagne (82,9 millions d’habitants). Sept habitants de l’UE sur dix vivent dans les six pays les plus peuplés : Allemagne, France, Royaume- Uni, Italie, Espagne et Pologne. Le Royaume-Uni a gagné le plus d’habitants en 2017 (+ 429 000 habitants), sa population atteint 66,2 millions en 2018. L’Allemagne a gagné 328 000 habitants malgré un solde naturel déficitaire (– 148 000, l’avant-dernier de l’UE). A contrario, neuf pays européens perdent de la population. Ainsi, la Roumanie perd 121 000 habitants en 2017, et l’Italie 105 000, compte tenu de son solde naturel négatif de 191 000 personnes, le plus déficitaire de l’UE.

Figure 1 - Évolution générale de la situation démographique

en milliers
Figure 1 - Évolution générale de la situation démographique (en milliers) - Lecture : la population est de 66 422 469 habitants au 1er janvier 2015 d’après le recensement de 2015, et de 66 602 645 habitants d’après le recensement de 2016, dont le questionnaire a été modifié. La population évolue donc en apparence de + 180 176 habitants : + 205 268 dû au solde naturel, + 40 908 dû au solde migratoire et – 66 000 dû au changement de questionnaire. L’évolution de la population à questionnaire identique est donc estimée à + 246 176 habitants, soit une hausse de la population de 0,37 % en un an.
Population
au 1er janvier
Nombre
de naissances vivantes
Nombre
de décès
Solde
naturel
Solde
migratoire
évalué
Ajustement* Évolution
de la population**
(en %)
2008 63 962       828,4      542,6       + 285,8      + 57      0,54      
2009 64 305       824,6      548,5       + 276,1      + 32      0,48      
2010 64 613       832,8      551,2       + 281,6      + 39      0,50      
2011 64 933       823,4      545,1       + 278,3      + 30      0,47      
2012 65 241       821,0      569,9       + 251,2      + 72      0,50      
2013 65 565       811,5      569,2       + 242,3      + 100      0,52      
2014 hors Mayotte 65 907       811,4      558,7       + 252,7      + 30      0,43      
2014 y c. Mayotte 66 131       818,6      559,3       + 259,3      + 32      0,44      
2015 66 422       798,9      593,7       + 205,3      + 41 (p) - 66 (p) 0,37 (p)
2016 66 603       783,6      593,9       + 189,8      + 58 (p) - 82 (p) 0,37 (p)
2017 66 768 (p) 769,6      606,3       + 163,3      + 58 (p) - 99 (p) 0,33 (p)
2018 66 891 (p) 758,0 (p) 614,0 (p) +144,0 (p) + 58 (p) - 100 (p) 0,30 (p)
2019 66 993 (p) ... ... ... ... ... ...
  • (p) résultats provisoires à la fin 2018. ... non disponible.
  • * Du fait d'un changement de questionnaire visant à améliorer la connaissance des situations de multi-résidence, un ajustement a été introduit pour estimer les évolutions de population à questionnement inchangé. Cet effet de questionnaire est réparti sur plusieurs années et sera révisé avec les résultats de l'enquête annuelle de recensement de 2019. L'ajustement est donc provisoire. Les explications méthodologiques de cette rupture de série peuvent être consultées dans Insee, note technique, 2019.
  • ** Le taux de variation de la population une année donnée correspond à la somme du solde naturel et du solde migratoire divisée par la population au 1er janvier de cette année.
  • Lecture : la population est de 66 422 469 habitants au 1er janvier 2015 d’après le recensement de 2015, et de 66 602 645 habitants d’après le recensement de 2016, dont le questionnaire a été modifié. La population évolue donc en apparence de + 180 176 habitants : + 205 268 dû au solde naturel, + 40 908 dû au solde migratoire et – 66 000 dû au changement de questionnaire. L’évolution de la population à questionnaire identique est donc estimée à + 246 176 habitants, soit une hausse de la population de 0,37 % en un an.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu’en 2014 et y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, estimations de population et statistiques de l’état civil.

Figure 2 - Évolution du nombre de naissances, de décès et du solde naturel depuis 1957

en milliers
Figure 2 - Évolution du nombre de naissances, de décès et du solde naturel depuis 1957 (en milliers)
Année Naissances Décès Solde naturel
1957 851,5 542,2 309,3
1958 847,2 510,7 336,5
1959 864,6 518,6 346,0
1960 856,5 530,6 325,9
1961 875,2 509,4 365,8
1962 870,5 550,5 320,0
1963 907,3 567,2 340,1
1964 916,1 529,2 386,9
1965 904,7 552,8 351,9
1966 902,0 538,9 363,2
1967 877,5 551,9 325,6
1968 872,9 562,4 310,6
1969 877,1 582,5 294,6
1970 883,7 551,3 332,4
1971 916,4 562,6 353,8
1972 911,2 558,5 352,7
1973 888,8 567,4 321,4
1974 832,1 560,8 271,3
1975 774,5 568,4 206,2
1976 747,2 565,2 182,0
1977 770,2 544,0 226,2
1978 761,0 554,7 206,3
1979 782,4 549,4 233,1
1980 826,1 555,0 271,1
1981 831,0 562,4 268,6
1982 823,3 550,7 272,5
1983 775,4 567,8 207,7
1984 787,4 550,3 237,2
1985 796,1 560,4 235,7
1986 805,5 554,7 250,8
1987 795,8 535,4 260,4
1988 800,6 532,5 268,0
1989 796,1 537,5 258,6
1990 793,1 534,4 258,7
1991 790,1 532,9 257,2
1992 774,8 529,8 244,9
1993 741,3 540,5 200,8
1994 740,8 528,1 212,7
1995 759,1 540,3 218,7
1996 764,0 544,6 219,4
1997 757,4 539,3 218,1
1998 767,9 543,4 224,5
1999 775,8 547,3 228,5
2000 807,4 540,6 266,8
2001 803,2 541,0 262,2
2002 792,7 545,2 247,5
2003 793,0 562,5 230,6
2004 799,4 519,5 279,9
2005 806,8 538,1 268,7
2006 829,4 526,9 302,4
2007 818,7 531,2 287,5
2008 828,4 542,6 285,8
2009 824,6 548,5 276,1
2010 832,8 551,2 281,6
2011 823,4 545,1 278,3
2012 821,0 569,9 251,2
2013 811,5 569,2 242,3
2014 811,4 558,7 252,7
2015 790,1 593,1 197,1
2016 774,3 593,2 181,2
2017 760,1 605,6 154,5
2018 748,0 613,0 135,0
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil.

Figure 2 - Évolution du nombre de naissances, de décès et du solde naturel depuis 1957

  • Champ : France hors Mayotte.
  • Source : Insee, statistiques de l'état civil.

Quatrième année de baisse des naissances

En 2018, 758 000 bébés sont nés en France, soit 12 000 naissances de moins qu’en 2017 (– 1,5 %). Le nombre de naissances baisse chaque année depuis quatre ans, mais à un rythme qui ralentit : – 14 000 naissances en 2017, – 15 000 en 2016 et – 20 000 en 2015. En France métropolitaine, le nombre de naissances s’établit à 719 000. Il reste plus élevé que le point bas de 1994 (711 000).

La baisse des naissances est en partie due à la diminution du nombre de femmes aux âges où elles sont les plus fécondes (de 20 à 40 ans), et cela depuis le milieu des années 1990 : elles sont 8,4 millions en 2018, contre 8,8 millions en 2008 et 9,1 millions en 1998 (figure 3). Leur fécondité diminue aussi, et reste en 2018 le principal facteur expliquant la diminution du nombre des naissances.

Figure 3 - Évolution du nombre de naissances, de femmes en âge de procréer et de l'ICF*

Figure 3 - Évolution du nombre de naissances, de femmes en âge de procréer et de l'ICF*
Année Valeurs absolues Indice 100 en 1995 ICF* pour 100 femmes
Nombre de femmes âgées de 15 à 50 ans Nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans Nombre de naissances Nombre de femmes âgées de 15 à 50 ans Nombre de femmes âgées de 20 à 40 ans Nombre de naissances
1995 15 276 696 9 259 685 759 058 100,0 100,0 100,0 173,0
1996 15 361 940 9 198 704 764 028 100,6 99,3 100,7 175,0
1997 15 442 834 9 126 984 757 384 101,1 98,6 99,8 174,5
1998 15 425 745 9 068 116 767 906 101,0 97,9 101,2 177,9
1999 15 369 552 9 005 655 775 796 100,6 97,3 102,2 180,8
2000 15 354 542 8 977 795 807 405 100,5 97,0 106,4 189,3
2001 15 345 968 8 965 301 803 234 100,5 96,8 105,8 189,5
2002 15 346 926 8 957 710 792 754 100,5 96,7 104,4 188,1
2003 15 366 134 8 947 737 793 044 100,6 96,6 104,5 189,1
2004 15 382 524 8 922 374 799 361 100,7 96,4 105,3 191,5
2005 15 410 862 8 891 568 806 822 100,9 96,0 106,3 193,8
2006 15 424 337 8 866 478 829 352 101,0 95,8 109,3 199,7
2007 15 410 051 8 842 913 818 705 100,9 95,5 107,9 197,7
2008 15 379 251 8 806 036 828 404 100,7 95,1 109,1 200,7
2009 15 328 588 8 781 200 824 641 100,3 94,8 108,6 200,4
2010 15 272 611 8 747 731 832 799 100,0 94,5 109,7 202,9
2011 15 220 368 8 712 161 823 394 99,6 94,1 108,5 201,0
2012 15 161 589 8 671 375 821 047 99,2 93,6 108,2 200,8
2013 15 109 530 8 614 480 811 510 98,9 93,0 106,9 198,8
2014 15 078 758 8 542 722 811 384 98,7 92,3 106,9 199,0
2015 15 028 472 8 479 064 790 114 98,4 91,6 104,1 194,3
2016 (p) 14 973 905 8 437 183 774 336 98,0 91,1 102,0 191,0
2017 (p) 14 923 084 8 423 895 760 078 97,7 91,0 100,1 188,1
2018 (p) 14 864 416 8 411 712 748 000 97,3 90,8 98,5 185,8
  • * .
  • (p) résultats provisoires à la fin 2018.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Source : Insee, estimations de population et statistiques de l'état civil.

Figure 3 - Évolution du nombre de naissances, de femmes en âge de procréer et de l'ICF*

  • * . Voir définitions.
  • (p) résultats provisoires à la fin 2018.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Source : Insee, estimations de population et statistiques de l'état civil.

1,87 enfant par femme en 2018

En 2018, l’ (ICF) s’établit à 1,87 enfant par femme, contre 1,90 en 2017 (figure 4). L’ICF baisse pour la quatrième année consécutive après être resté relativement stable entre 2006 et 2014. Il oscillait alors autour de 2,00 enfants par femme. En 2018, l’ICF revient à son niveau observé en 2002.

L’âge moyen à la maternité croît régulièrement : il atteint 30,6 ans en 2018, contre 29,8 ans dix ans plus tôt. Les femmes les plus fécondes sont celles ayant entre 25 et 34 ans. Toutefois, le des femmes de 25 à 29 ans baisse depuis les années 2000 et cette diminution s’accélère depuis 2015. En 2000, 100 femmes de ces âges donnaient naissance à 13,4 enfants ; elles n’en ont plus que 11,0 en 2018. La baisse du taux de fécondité des femmes de 30 à 34 ans est plus récente. Leur taux passe de 13,3 enfants pour 100 femmes en 2010 à 12,7 en 2018.

En 2016, la France est pourtant le pays de l’UE dont la fécondité est la plus élevée (ICF de 1,92). Depuis 2000 et jusqu’en 2015, l’Irlande et la France étaient chaque année les pays les plus féconds de l’UE. En 2016, la Suède (ICF de 1,85) dépasse l’Irlande (ICF de 1,81). A contrario, les pays du sud de l’Europe sont moins féconds. Les six pays de l’UE à la fécondité la plus faible sont l’Italie (ICF de 1,34), l’Espagne (1,34), le Portugal (1,36), Chypre (1,37), Malte (1,37) et la Grèce (1,38).

Fortes du dynamisme de leur fécondité depuis une quinzaine d’années, l’Irlande et la France ont la proportion de jeunes de moins de 15 ans la plus élevée en 2017 (respectivement 21,1 % et 18,3 %), devant le Royaume-Uni et la Suède. En Allemagne et en Italie, cette proportion est inférieure à 13,5 %, alors qu’elle est de 15,6 % pour l’ensemble de l’UE.

Figure 4 - Taux de fécondité par groupe d'âges

Figure 4 - Taux de fécondité par groupe d'âges - Lecture : en 2018, 100 femmes âgées de 30 à 34 ans (en âge atteint dans l’année) ont eu en moyenne 12,7 enfants.
Nombre de naissances pour 100 femmes Indicateur
conjoncturel
de fécondité1
Âge moyen
des mères2
15-24 ans 25-29 ans 30-34 ans 35-39 ans 40-50 ans
2002 3,3 13,0 11,6 5,2 0,6 188,1 29,4
2008 3,3 12,9 12,9 6,2 0,7 200,7 29,8
2010 3,3 12,9 13,3 6,4 0,7 202,9 29,9
2013 3,0 12,4 13,0 6,7 0,8 198,8 30,2
2014 hors Mayotte 2,8 12,2 13,1 6,9 0,8 199,0 30,3
2014 y c. Mayotte 2,9 12,3 13,1 7,0 0,8 199,9 30,3
2015 2,7 11,9 12,9 7,0 0,8 195,5 30,4
2016 (p) 2,6 11,5 12,9 7,0 0,8 192,4 30,5
2017 (p) 2,4 11,2 12,8 6,9 0,9 189,5 30,5
2018 (p) 2,3 11,0 12,7 7,0 0,9 187,3 30,6
  • (p) résultats provisoires à la fin 2018.
  • 1. Pour 100 femmes. Voir .
  • 2. Âge calculé pour une génération fictive de femmes qui auraient à tous les âges la fécondité de l’année considérée.
  • Lecture : en 2018, 100 femmes âgées de 30 à 34 ans (en âge atteint dans l’année) ont eu en moyenne 12,7 enfants.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu’en 2014 et y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, estimations de population et statistiques de l’état civil.

L’avancée en âge des baby boomers entraîne une hausse du nombre de décès

En 2018, 614 000 personnes sont décédées en France ; c’est 8 000 de plus qu’en 2017, soit une hausse de 1,3 %. Du fait de l’arrivée des générations nombreuses du baby boom à des âges de forte mortalité, le nombre de décès a tendance à augmenter depuis le début des années 2010 (figure 2). En outre, l’épidémie de grippe hivernale débutée en fin d’année 2017 a été précoce et exceptionnellement longue avec deux pics de mortalité début janvier puis fin février 2018. Ils ont contribué au niveau élevé des des personnes âgées. L’épisode caniculaire du 24 juillet au 8 août 2018 a eu un léger impact, principalement sur la mortalité des personnes de 65 à 74 ans.

L’espérance de vie des femmes est l’une des plus élevées de l’UE

En 2018, l’ est de 85,3 ans pour les femmes et de 79,4 ans pour les hommes (figure 5). L’espérance de vie avait reculé en 2015 pour les femmes comme pour les hommes. Depuis, elle n’a jamais régressé pour les hommes et dépasse désormais le niveau de 2014 (79,2 ans) : les hommes ont gagné 0,2 an d’espérance de vie depuis 2014. Ce n’est pas le cas pour les femmes, dont l’espérance de vie a reculé en 2017. En 2018, elles n’ont pas encore retrouvé l’espérance de vie à la naissance qu’elles avaient en 2014 (85,4 ans). Cependant, l’espérance de vie des femmes en France est l’une des plus élevées de l’Union européenne (sources). En 2016, seule l’Espagne (86,3 ans) devance la France. A contrario, la France n’arrive qu’en neuvième position pour l’espérance de vie à la naissance des hommes.

En France, l’écart d’espérance de vie entre femmes et hommes est de 5,9 ans en 2018. Il augmente légèrement par rapport à 2017 (5,8 ans) après plusieurs années de convergence (6,7 ans en 2008, 7,7 ans en 1998). Il reste plus important que la moyenne des pays de l’UE, et le plus élevé parmi les pays de l’ouest de l’Europe. En 2016, cet écart s’élevait à 6,0 ans en France, alors qu’il était de 3,2 aux Pays-Bas, de 3,5 en Suède et de 3,6 ans au Royaume-Uni. Il est supérieur à 8 ans dans les pays baltes et en Pologne.

Dans les conditions de mortalité de 2018 en France, un homme de 60 ans vivrait encore 23,2 ans en moyenne, et une femme 27,6 ans.

Au 1er janvier 2019, une personne sur cinq en France a 65 ans ou plus (figure 6). Cette part augmente depuis plus de 30 ans : en 1985, 12,8 % de la population de France métropolitaine avait 65 ans ou plus. Ce phénomène s’observe aussi dans l’ensemble de l’Union européenne : entre 2007 et 2017, les 65 ans ou plus sont passés de 17,0 % à 19,4 % de la population. Même en Irlande où cette part est faible, elle est en hausse (10,8 % en 2007, puis 13,5 % en 2017). Plus d’une personne sur cinq a 65 ans ou plus dans six pays de l’UE : l’Italie (22,3 %), la Grèce (21,5 %), l’Allemagne (21,2 %), le Portugal (21,1 %), la Finlande (20,9 %) et la Bulgarie (20,7 %).

Figure 5 - Espérance de vie à divers âges et mortalité infantile

Figure 5 - Espérance de vie à divers âges et mortalité infantile - Lecture : en 2018, l’espérance de vie des hommes de 60 ans est de 23,2 ans. Ce chiffre représente le nombre d’années restant à vivre aux hommes de 60 ans dans les conditions de mortalité à chaque âge observées en 2018.
Hommes Femmes Taux de mortalité
infantile*
pour
1 000 enfants
nés vivants
0
an
1
an
20
ans
40
ans
60
ans
0
an
1
an
20
ans
40
ans
60
ans
2008 77,6 76,9 58,2 39,1 22,0 84,3 83,6 64,8 45,2 26,8 3,8
2013 78,7 78,1 59,3 40,1 22,8 85,0 84,3 65,5 45,9 27,4 3,6
2014 hors Mayotte 79,2 78,5 59,8 40,6 23,1 85,4 84,7 65,8 46,2 27,7 3,5
2014 y c. Mayotte 79,2 78,5 59,8 40,6 23,1 85,4 84,7 65,8 46,2 27,7 3,5
2015 79,0 78,3 59,6 40,4 22,9 85,1 84,4 65,6 45,9 27,4 3,7
2016 (p) 79,3 78,6 59,8 40,6 23,1 85,3 84,6 65,7 46,1 27,5 3,7
2017 (p) 79,4 78,7 59,9 40,8 23,2 85,2 84,5 65,7 46,1 27,5 3,9
2018 (p) 79,4 78,8 60,0 40,8 23,2 85,3 84,6 65,8 46,1 27,6 3,8
  • (p) résultats provisoires à la fin 2018. * Voir .
  • Lecture : en 2018, l’espérance de vie des hommes de 60 ans est de 23,2 ans. Ce chiffre représente le nombre d’années restant à vivre aux hommes de 60 ans dans les conditions de mortalité à chaque âge observées en 2018.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu’en 2014 et y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, estimations de population et statistiques de l’état civil.

Figure 6 - Part de la population par groupe d'âges

en %
Figure 6 - Part de la population par groupe d'âges (en %)
Moins de 20 ans de 20 à 64 ans 65 ans ou plus 75 ans ou plus
1998 26,0 58,5 15,5 6,8
2008 24,9 58,7 16,4 8,5
2013 24,5 57,9 17,6 9,0
2014 hors Mayotte 24,5 57,5 18,0 9,1
2014 y c. Mayotte 24,6 57,4 18,0 9,1
2015 24,6 57,0 18,4 9,1
2016 24,6 56,6 18,9 9,2
2017 (p) 24,4 56,3 19,3 9,1
2018 (p) 24,3 56,0 19,7 9,2
2019 (p) 24,1 55,9 20,0 9,3
  • (p) résultats provisoires à la fin 2018.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu’en 2014 et y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, estimations de population.

Légère augmentation du nombre de mariages en 2018

En 2018, 235 000 mariages ont été célébrés, dont 229 000 entre personnes de sexe différent et 6 000 entre personnes de même sexe (figure 7). La tendance observée depuis plusieurs années semble s’inverser : le nombre de mariages entre personnes de même sexe baisse en 2018, alors que le nombre de mariages de sexe différent remonte légèrement depuis deux ans.

Depuis plus de vingt ans, l’âge des mariés augmente chaque année pour les mariages entre personnes de sexe différent : en 2018, les femmes se marient en moyenne à 36,0 ans et les hommes à 38,4 ans (figure 8). En dix ans, les femmes se marient en moyenne 2,7 ans plus tard et les hommes 2,3 ans plus tard. Pour les couples de même sexe, le constat est différent. L’ouverture mi-2013 du mariage aux conjoints de même sexe a entraîné un « effet de rattrapage », pour légaliser des unions qui auraient peut-être été contractualisées par un mariage plus tôt si cela avait été possible. En 2013, l’âge des mariés était donc élevé : 49,8 ans pour les hommes et 43,0 ans pour les femmes. L’âge au mariage a ensuite diminué. Pour les hommes, il est stable autour de 44,3 ans depuis 2015. Pour les femmes, il diminue encore et s’établit à 38,8 ans en 2018.

En 2017, 194 000 pactes civils de solidarité (Pacs) ont été conclus. Le nombre de Pacs augmente chaque année depuis 2002 à l’exception de l’année 2011, année depuis laquelle les couples ne peuvent plus signer trois déclarations de revenus différentes l’année de leur union. En 2017, comme en 2016, les couples de même sexe choisissant de conclure un Pacs sont aussi nombreux que ceux qui se marient.

Figure 7 - Mariages et Pacs

Figure 7 - Mariages et Pacs
Année Mariages de
personnes de sexe
différent
Mariages de
personnes de
même sexe
Ensemble
des mariages
Pacs* de
personnes de sexe
différent
Pacs* de
personnes de
même sexe
Ensemble
des Pacs*
2000 305 234 /// 305 234 16 859 5 412 22 271
2001 295 720 /// 295 720 16 306 3 323 19 629
2002 286 169 /// 286 169 21 683 3 622 25 305
2003 282 756 /// 282 756 27 276 4 294 31 570
2004 278 439 /// 278 439 35 057 5 023 40 080
2005 283 036 /// 283 036 55 597 4 865 60 462
2006 273 914 /// 273 914 72 276 5 071 77 347
2007 273 669 /// 273 669 95 772 6 206 101 978
2008 265 404 /// 265 404 137 766 8 194 145 960
2009 251 478 /// 251 478 166 192 8 437 174 629
2010 251 654 /// 251 654 196 405 9 145 205 550
2011 236 826 /// 236 826 144 714 7 499 152 213
2012 245 930 /// 245 930 153 715 6 975 160 690
2013 231 225 7 367 238 592 162 609 6 083 168 692
2014 230 770 10 522 241 292 167 469 6 262 173 731
2015 228 565 7 751 236 316 181 930 7 017 188 947
2016 225 612 7 113 232 725 184 425 7 112 191 537
2017 226 671 7 244 233 915 186 614 7 336 193 950
2018 (p) 229 000 6 000 235 000 ... ... ...
  • (p) résultats provisoires à fin 2018 * Pactes civils de solidarité.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu’en 2013 et y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Sources : Mariages : Insee, statistiques de l’état civil ; Pacs : ministère de la Justice, Insee.

Figure 7 - Mariages et Pacs

  • (p) résultats provisoires à fin 2018 * Pactes civils de solidarité.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu’en 2013 et y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Sources : Mariages : Insee, statistiques de l’état civil ; Pacs : ministère de la Justice, Insee.

Figure 8 - Âge des mariés

Figure 8 - Âge des mariés
Année
de mariage
Nombre
de mariages
de personnes
de sexe différent
Âge moyen
au mariage*
Nombre
de mariages
de personnes
de même sexe
Âge moyen
au mariage*
Hommes Femmes Hommes Femmes
1998 278 525 33,0 30,5 /// /// ///
2003 282 756 34,3 31,6 /// /// ///
2008 265 404 36,1 33,3 /// /// ///
2013 231 225 37,2 34,6 7 367 49,8 43,0
2014 230 770 37,5 34,9 10 522 46,2 41,4
2015 228 565 37,7 35,1 7 751 44,4 40,0
2016 225 612 38,1 35,5 7 113 44,2 39,8
2017 226 671 38,3 35,8 7 244 44,3 39,3
2018 (p) 229 000 38,4 36,0 6 000 44,2 38,8
  • (p) résultats provisoires à la fin 2018.  /// sans objet.
  • * Âge moyen calculé par moyenne simple des personnes s’étant mariées l’année considérée.
  • Champ : France hors Mayotte jusqu’en 2013 et y compris Mayotte à partir de 2014.
  • Source : Insee, statistiques de l’état civil.

Sources

Le recensement de la population sert de base aux estimations annuelles de population. Il en fixe les niveaux de référence pour les années où il est disponible. Pour les années 2017 et suivantes, les estimations de population sont provisoires. Elles sont réalisées en actualisant la population du dernier recensement de 2016 grâce à des estimations, d’une part, du solde naturel et, d’autre part, du solde migratoire et d’un ajustement. Un ajustement a en effet été introduit pour tenir compte de la rénovation du questionnaire et estimer les évolutions de population à questionnement inchangé. Le nouveau questionnaire permet de mieux appréhender les liens familiaux qui unissent les personnes habitant un même logement et d’améliorer la connaissance des lieux d’habitation des personnes ayant plusieurs résidences, notamment des enfants de parents séparés. Une explication détaillée est disponible sur insee.fr (Insee, note technique, 2019).

Le recensement est quinquennal à Mayotte. Aussi, pour ce département, l’Insee réalise des estimations de population au 1er janvier à partir des recensements disponibles. Le dernier recensement a eu lieu en 2017 et a donné lieu à des révisions des données de population depuis 2014.

Les statistiques d’état civil sur les naissances, les mariages et les décès sont issues d’une exploitation des informations transmises par les mairies à l’Insee. Pour 2018, il s’agit d’une estimation provisoire. Les statistiques concernant le pacte civil de solidarité (Pacs) sont fournies conjointement par le ministère de la Justice et par l’Insee.

Depuis 2006, le solde migratoire est mesuré indirectement par différence entre l’évolution de la population mesurée à deux recensements successifs et le solde naturel de l’année déduit de l’état civil. Pour le solde migratoire en 2015, on retire en plus l’ajustement qui permet de rendre comparable les niveaux de population de 2015 et de 2016. Les évolutions de ce solde migratoire peuvent refléter des fluctuations des entrées et des sorties, mais également l’aléa de sondage du recensement. L’ajustement de 2015 étant provisoire, le solde migratoire de 2015 l’est aussi.

Le dernier recensement disponible étant celui du 1er janvier 2016, les soldes migratoires de 2016, 2017 et 2018 doivent être estimés autrement. Le solde de 2016 est estimé par la moyenne des trois derniers soldes connus (2013, 2014 et 2015). Ce solde est reporté pour 2017 et 2018 de façon provisoire.

Les données sur l’Union européenne sont celles publiées par Eurostat.

Définitions

Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès enregistrés au cours d’une période.

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties au cours d’une période.

L’indicateur conjoncturel de fécondité est la somme des taux de fécondité par âge observés une année donnée. Cet indicateur peut être interprété comme le nombre moyen d’enfants qu’aurait une génération fictive de femmes qui connaîtraient, tout au long de leur vie féconde, les taux de fécondité par âge observés cette année-là. Il est exprimé en nombre d’enfants par femme. C’est un indicateur synthétique des taux de fécondité par âge de l’année considérée.

Le taux de fécondité à un âge donné (ou pour une tranche d’âges) est le nombre d’enfants nés vivants des femmes de cet âge au cours de l’année, rapporté à la population moyenne de l’année des femmes de même âge.

Le taux de mortalité à un âge donné (ou pour une tranche d’âges) est le nombre de décès à cet âge au cours de l’année, rapporté à la population moyenne de l’année des personnes de même âge.

L’espérance de vie à la naissance est égale à la durée de vie moyenne d’une génération fictive qui connaîtrait tout au long de son existence les conditions de mortalité par âge de l’année considérée. C’est un indicateur synthétique des taux de mortalité par âge de l’année considérée.

Le taux de mortalité infantile est le rapport entre le nombre d’enfants décédés avant leur premier anniversaire et l’ensemble des enfants nés vivants.