Temps de lecture : 3 min
-
Ajouter à mes favoris
L'article a été ajouté à vos favoris
- Google News
Échec pour Theresa May, la Première ministre conservatrice. L'accord de sortie négocié avec Bruxelles a été rejeté massivement par les députés britanniques ce mardi soir à l'issue d'un vote crucial pour l'avenir du Royaume-Uni, à deux mois et demi de la date prévue de sa sortie de l'Union européenne. La Chambre des communes a refusé l'accord de divorce par 432 voix, 202 s'étant prononcé pour, malgré une ultime mise en garde de Theresa May contre « l'incertitude » que provoquerait ce rejet.
Lire aussi Brexit : les secrets d'un bras de fer historique
Après le vote, Theresa May a pris la parole devant les députés pour regretter que son accord ait été rejeté par les députés britanniques.
Le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn a présenté mardi soir une motion de censure contre le gouvernement conservateur de Theresa May après le rejet massif par les députés de l'accord de Brexit qu'elle a négocié avec Bruxelles. « J'ai introduit une motion de censure contre ce gouvernement », a dit M. Corbyn, qualifiant de défaite « catastrophique » pour le gouvernement le résultat du vote sur l'accord de Brexit. La Chambre a parlé et ce gouvernement écoutera", a-t-elle déclaré. Theresa May a désormais jusqu'à lundi pour présenter au Parlement un « plan B », si elle survit à la motion de défiance.
May face à une motion de censure
La livre britannique se reprenait face à l'euro et au dollar mardi après le rejet et la prise de parole de la Première ministre Theresa May. Vers 19 h 50 (GMT), la livre sterling s'échangeait à 89,11 pence pour un euro contre 89,57 pence juste avant la publication du résultat du vote, et contre 89,15 pence lundi à la clôture. Face à la monnaie américaine, la livre valait 1,2787 dollar contre 1,2704 dollar juste avant le résultat du vote et 1,2864 dollar lundi à la clôture.
Le président du Conseil européen Donald Tusk a appelé mardi soir à une « solution positive » après le rejet de l'accord sur le Brexit par les députés britanniques. « Si un accord est impossible, et que personne ne veut un non-accord, alors qui aura finalement le courage de dire quelle est la seule solution positive ? » a déclaré Donald Tusk, premier dirigeant européen à s'exprimer après le vote, dans un tweet.
If a deal is impossible, and no one wants no deal, then who will finally have the courage to say what the only positive solution is?
— Donald Tusk (@eucopresident) 15 janvier 2019
Le rejet par le Parlement britannique de l'accord négocié sur le Brexit a accru le risque d'un divorce sans accord, a mis en garde le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dans un communiqué. « J'appelle le Royaume-Uni à clarifier ses intentions dès que possible. Le temps est presque écoulé », a déclaré le président de l'exécutif européen, juste après le vote britannique.
I take note with regret of the outcome of the vote in the @HouseofCommons this evening. I urge the #UK to clarify its intentions as soon as possible. Time is almost up #Brexit https://t.co/SMmps5kexn
— Jean-Claude Juncker (@JunckerEU) 15 janvier 2019
La Grande-Bretagne dominait le monde au XIXe siècle, avant d'être dépassée par les États-Unis et l'Allemagne.
En 1945, ruinée par deux guerres, elle dût abandonner son empire.
Avec des industries vieillissantes, des syndicats omnipotents, un welfare state ruineux, elle plongea dans la crise dès les années 60, et dut attendre Pompidou, en 1972, pour être acceptée dans le marché commun.
Réformée par Thatcher, alors qu'elle en était réduite à demander l'aide du FMI, sa population n'a jamais compris pourquoi l'Allemagne vaincue était devenue la première puissance européenne, confortée par sa réunification en 1990.
Depuis lors, la Grande-Bretagne ne pouvait supporter la prédominance allemande, et refusait de s'intégrer dans l'Union européenne et dans l'euro.
Le Brexit achève cet éloignement teinté de xénophobie (la Grande-Bretagne est bien une île... ), en plongeant les britanniques dans une archaïque nostalgie victorienne.
C'est donc le début de la fin : la Grande-Bretagne n'est plus une puissance industrielle ou technologique, la City perd le premier marché mondial, et ce pays ne compte plus pour les colosses chinois, américains ou indiens et s'isole de l'Union européenne.
Le déclin, la déception, seront inéluctables, et il est probable que dans dix ans, la Grande-Bretagne penaude demandera sa réintégration dans l'Union européenne, et même dans l'euro.
La Grande-Bretagne doit assumer ses choix. Les européens ne doivent rien négocier d'autre. Allons-nous encore faire des concessions à une nation qui nous fait un bras d'honneur, pour qu'au final, ce soit encore les contribuables européens qui payent les pots cassés ? Pas de quartier avec un pays qui n'a jamais fait autre chose que profiter des largesses de l'Union sans en accepter les règles.
Quant à Mélenchon, son allié "objectif" (comme disent les cocos), n'en parlons même pas.