Et s'il y avait débat aussi sur le style, les mots, le vocabulaire d'Emmanuel Macron ?

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Et s'il y avait débat aussi sur le style, les mots, le vocabulaire d'Emmanuel Macron ?

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La petite phrase prononcé par Emmanuel Macron devant le conseil municipal de Gasny (Eure) ne passe pas
La petite phrase prononcé par Emmanuel Macron devant le conseil municipal de Gasny (Eure) ne passe pas
© Maxppp - Newscom / POOL / EPA / Philippe WOJAZER

Le Président n'en est pas à sa première polémique, mais mardi, en marge du lancement du grand débat en mairie de Gasny, il a eu cet aparté sur la politique de lutte contre la pauvreté : "Les gens en situation de difficulté, on va davantage les responsabiliser, car il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent"

Le verbe "déconner", pour parler des pauvres, et immédiatement les oppositions se sont déchaînées à l'Assemblée. 

Un langage transgressif, qui fait parfois passer la compréhension de ses idées au second plan. Emmanuel Macron s'en est déjà excusé, mais chassez le naturel, il revient au galop. 

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L'autocritique présidentielle sur le choix des mots, c'était il n'y a pas si longtemps, le 10 décembre dernier, devant 23 millions de téléspectateurs.

"Je sais aussi qu'il m'est arrivé de blesser certains d'entre vous par mes propos."

Comme ce 13 juin 2018. Ou comment réussir l'exploit de parasiter, en un tweet et une vidéo, ses propres annonces sur le reste à charge zéro pour les soins dentaires, optiques et auditifs, l'une grandes avancées sociales du quinquennat.

"On met trop de pognon, on déresponsabilise. On met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les gens sont quand même pauvres."

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Un président qui assume sa pensée complexe, au risque d'avoir à gérer des situations encore plus complexes. Comme lorsqu'il parle de "l'effort", vendredi, veille de l'acte IX des "gilets jaunes"

"On n'a rien dans la vie, s'il n'y a pas cet effort. Beaucoup trop de nos concitoyens pensent qu'on peut obtenir sans que cet effort soit apporté."

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Mais "ne comptez pas sur lui pour faire un effort de langage", répliquent ses proches. "Il doit continuer à parler, à nommer les problèmes, ras-le-bol de la dictature du raccourci !" "Ce sont les médias qui déconnent", s'agace un conseiller. "Il ne méprise pas les pauvres, au contraire ! Il veut que tout le monde soit responsable, l'État qui aide, et les personnes qui sont aidées..."

En petit comité, Emmanuel Macron le reconnaît : "Pendant la campagne, j'ai habitué les Français à un parler franc et direct, chose que l'on ne me pardonne plus, maintenant que je suis Président".

Problème non résolu alors que s'ouvre le grand débat

Interpellé par des maires, Emmanuel Macron a défendu mardi sa petite phrase controversée de l'automne dernier où il avait assuré à un chômeur qu'il lui suffisait de "traverser la rue" pour "trouver un travail".    

Alors qu'il répondait à une question sur la mobilité en zone rurale, le chef de l'État a expliqué "qu'on a dit à nos concitoyens, tu veux un boulot, tu dois venir travailler dans la grande ville". 

"Tu traverses la rue", l'ont interrompu ironiquement plusieurs des 600 maires réunis dans le gymnase de Grand Bourgtheroulde (Eure), déclenchant des rires dans l'assistance. "Moi, là où j'habite, en traversant la rue, je peux vous dire on en trouve", du travail, a-t-il rétorqué sans se démonter, en allusion au quartier huppé autour de l'Élysée. "Parfois on fait des caricatures, en pensant que ce qu'on dit un moment à quelqu'un, de bonne foi, ce serait un message vers tous les Français, a-t-il regretté. "On est au temps du numérique, de l'info en continu, je suis comme ça je ne changerai pas", a-t-il tranché. 

Cette petite phrase, qu'il a lancée à un jeune chômeur dans les jardins de l'Élysée en septembre, pour le pousser à chercher du travail dans les cafés-restaurants environnants, a très souvent été citée par ses opposants et par les "gilets jaunes" comme exemple d'une déconnexion avec la réalité du chômage. 

Le chef de l'État a déclenché une nouvelle salve de critiques des oppositions mardi après avoir déclaré, peu avant le lancement du grand débat : "Les gens en situation de difficulté, on va davantage les responsabiliser car il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent"

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