Alain Soral condamné à un an ferme pour des propos contre les juifs

Le tribunal de correctionnel de Bobigny a condamné ce jeudi l’écrivain et polémiste d’extrême droite pour injure raciale, provocation et incitation à la haine raciale.

 L’essayiste d’extrême droite a déjà été reconnu coupable pour ses propos négationnistes.
L’essayiste d’extrême droite a déjà été reconnu coupable pour ses propos négationnistes. LP/DELPHINE GOLDSZTEJN

    Alain Soral a été condamné jeudi à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Bobigny. Les réquisitions formulées par le parquet du Tribunal de grande instance ont donc été suivies.

    L'essayiste d'extrême droite a été jugé coupable d'injure raciale, provocation et incitation à la haine raciale au sujet de propos tenus contre une procureure sur son site Egalité et réconciliation. On pouvait notamment y lire ceci : « Les juifs sont manipulateurs, dominateurs et haineux. » Contre la magistrate, il affirmait : « Je n'ai jamais entendu autant de mensonges et de malhonnêteté sortir de la bouche d'une femme, et pourtant des salopes, j'en ai connues. »

    L'essayiste avait reproduit sur son site des déclarations prononcées lors d'une audience en mars 2018 à Paris, où il était jugé pour provocation à la haine après la diffusion d'un montage photographique jugé antisémite. Il avait finalement été relaxé. A la fin de sa publication, il s'en prenait à la procureure qui avait requis cinq mois de prison ferme à son encontre.

    Une énième condamnation

    « Avec cette condamnation la peur a changé de camp. Nous continuerons à poursuivre M. Soral dès qu'il tiendra des propos anti-juifs », a déclaré à l'AFP l'avocate de Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), Ilana Soskin.

    « La justice met un nouveau coup d'arrêt à ce petit propagandiste de la haine », a salué jeudi l'Union des Etudiants Juifs de France. Alain Soral est un habitué des prétoires, il a déjà été condamné à de multiples reprises pour négationnisme, appel à la haine, provocation.

    Sa dernière condamnation remonte à décembre pour diffamation. La cour d'appel de Paris lui a infligé une amende de 4 000 euros pour avoir publié et mis en vente sur son site une affiche visant les juifs.

    Sans attendre le délibéré, l'affaire avait déjà eu des répercussions pour la magistrate de la section spécialisée dans les délits de presse : elle ne peut plus intervenir dans les affaires visant Alain Soral, ni celles, nombreuses, où plaide Richard Malka.