Un satellite lancé pour créer des pluies d’étoiles filantes sur commande

Une entreprise japonaise a lancé ce 17 janvier un satellite dans l’espace. Son objectif ? Créer des pluies d’étoiles filantes à la demande.
Un satellite lancé pour créer des pluies d'étoiles filantes sur commande

Une entreprise japonaise a lancé ce 17 janvier un satellite dans l’espace. Son objectif ? Créer des pluies d’étoiles filantes à la demande.

« À qui donc le grand ciel sombre / Jette-t-il ses astres d’or ? / Pluie éclatante de l’ombre, / Ils tombent…? — Encor ! encor ! » Dans son poème Les étoiles filantes, Victor Hugo réclamait plus de ces corps célestes qui, en entrant dans notre atmosphère, se désintègrent en créant un phénomène lumineux. Une entreprise japonaise, Astro Live Experiences (ALE), répond aujourd’hui aux prières de l’écrivain : sa fondatrice, l’astrophysicienne et entrepreneure Lena Okajima, affirme avoir trouvé le moyen de déclencher une pluie d’étoiles filantes sur commande. La première pourrait être visible depuis le Japon, en 2020.

Sky Canvas, comment ça marche ?

Le projet, poétiquement baptisé Sky Canvas, consiste en la mise en orbite de deux petits satellites contenant chacun entre 500 et 1000 objets ronds de petite taille (1 à 2 cm de diamètre). L’idée est que ces mini-satellites de 65 kilos larguent, à la demande, ces projectiles multicolores vers notre planète.

Et c’est là que la magie de la science opère : la chaleur et la vitesse de la chute vont transformer les petits objets en boules de feu de couleurs différentes. Le tout en émettant plus de luminosité que les « vraies » étoiles filantes. Les fausses étoiles filantes de ALE devraient en outre, selon un employé de l’entreprise interrogé par Wired, « être observables pendant plus longtemps que les météorites naturelles, puisque plus lourdes et lentes ».

Un premier satellite lancé

Dans un communiqué, la société a annoncé le lancement d’un premier satellite ce 17 janvier. Les objectifs sont multiples : «  Etudier la faisabilité de météorites fabriquées par l’homme, obtenir des données sur la haute atmosphère et comprendre comment la rentrée dans l’atmosphère peut affecter et modifier la trajectoire de l’objet ».

En partenariat avec l’agence spatiale japonaise, l’entreprise s’est également focalisée sur la sécurité du projet, puisque la mission de ce premier satellite sera bien de « relâcher des objets depuis le satellite pour générer des météorites ». Un objectif pas si facile à réaliser, selon Adrien Lemal, un ingénieur en thermodynamique qui travaille sur le projet. A la BBC, il explique avoir développé un système permettant de propulser les projectiles à 8 km/s : «  C’est quelque chose qui n’avait jamais été créé sur Terre, et nous devons être sûrs que cela fonctionne dans l’espace ». L’entreprise reste par ailleurs très secrète sur la composition des projectiles.

Du pur divertissement ? 

Pourquoi investir tant d’énergie et d’argent dans un tel projet ? D’abord pour divertir les Terriens, les étoiles filantes de Ale pouvant être visibles sur une zone couvrant 200 km de diamètre. L’objectif est, selon ALE de «  rassembler les gens du monde entier au sein d’une expérience collective inédite ». Mais l’entreprise insiste également sur la portée scientifique de Sky Canvas : « en étudiant la trajectoire de nos étoiles filantes artificielles, nous espérons pouvoir mieux comprendre la mécanique des étoiles filantes et des météorites naturelles ». 

Si toutes les conditions sont réunies (météo, entrée des projectiles dans notre atmosphère au bon endroit et à la bonne vitesse…), une première expérience de ce type pourrait donc avoir lieu au printemps 2020 du côté d’Hiroshima. Un nouveau type de divertissement qui, même si l’entreprise affirme à la BBC que les projectiles utilisés ne sont pas toxiques et qu’il y a peu de chances que certains d’entre eux ne se consument pas, pose la question de le régulation autour de la pollution générée par les débris spatiaux.

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Illustration à la une : © ALE

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