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Ces anglicismes qui n'ont pas le même sens... en anglais

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«Baby-foot», «basket»... Ces anglicismes devraient avoir le même sens dans la langue de Shakespeare. Et pourtant... Le Figaro revient sur dix mots que se sont appropriés les Français.

On les dit venus d'ailleurs. D'Angleterre, du Royaume-Uni et des États-Unis. C'est vrai. Ces anglicismes qui ponctuent notre quotidien sont nés dans la langue de Shakespeare. Toutefois, Molière s'est accommodé de ces emprunts pour leur donner un parfum français. C'est ainsi, aujourd'hui, que des mots aux consonances anglaises, employés de l'autre côté de la Manche et de l'océan, se retrouvent utilisés dans des sens différents. Le «dressing» que l'on ouvre quand on cherche un vêtement en France peut, par exemple, caractériser le «dressing» qu'on utilise pour bander une plaie ou donner du goût à une salade... Le Figaro vous propose de revenir sur ces mots qui ont changé de définition en voyageant.

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● Le baby-foot à table

Attesté en 1951, l'anglicisme s'est formé sur les mots foot, «pied» et ball, «ballon». Le Trésor de la langue française explicite cette composition: «Faite en raison de la forme de ce billard miniature où l'on se sert des pieds des joueurs en bois pour envoyer la bille dans le but adverse.» Si les deux termes existent en anglais, on ne les emploiera pas toutefois ensemble pour désigner ce que les Français nomment «babyfoot». On préférera: «foosball», «table soccer» ou «table football».

● Le ou la basket?

Si le terme est inconnu du Trésor de la langue française, le Dictionnaire de l'Académie française en offre de son côté une définition très précise: «Tiré par abréviation de chaussures de basket. Chaussure de sport, en toile ou en cuir souple, à tige haute et souple et à semelle antidérapante.» À noter toutefois que les sages ne précisent pas s'il s'agit d'un substantif masculin ou féminin. On peut alors dire un basket ou une basket...

Dans le dictionnaire Petit Robert, on dit «une basket» depuis 1953. Le mot est une abréviation de «basketball». Contrairement à la définition des académiciens, dans le thésaurus on lit qu'une basket est une «chaussure de sport lacée, en toile à tige haute, à semelle de caoutchouc». Quoi qu'il en soit, le mot «basket» ne désigne pas une paire de chaussures en anglais, mais un «panier» au basketball.

● Un cool très frais

«Chouette», «super», «génial», «top»... Le dictionnaire regorge d'adjectifs pour qualifier en français ce qui est sympathique. En revanche, le terme familier «cool» ne possède pas toujours le même sens que son ami anglais. Si le cool britannique et américain peut caractériser ce qui est «cool» en français, il pourra de plus décrire ce qui est «frais». On dira par exemple: «This drink is cool», c'est-à-dire «Cette boisson est fraîche».

● Un lifting au pied levé

Abréviation de l'anglo-américain face-lifting (littéralement face «visage» et lifting, «lever, soulever»), un «lifting» est attesté depuis 1955 dans les usages français. Toutefois et selon les recommandations officielles, il est préférable d'employer les termes «lissage» et «remodelage» à l'anglicisme, rappelle Le Trésor de la langue française. En anglais, a lift caractérise un «soulèvement», une «levée». Pour qualifier un «lifting» tel qu'on l'entend en français, on emploiera la formule longue face-lifting ou facelift.

● Un puzzle qui rend perplexe

Le jeu de patience, comme sa consonance l'indique, n'est pas français. Il est emprunté à l'anglais puzzle qui signifie «embarras, situation de confusion, perplexité». Si l'on préfère coller à la prononciation anglaise to puzzle, on dira «pœzœl». Inversement, si l'on souhaite donner une prononciation française au jeu, on préférera la version «pœzl». Dans une discussion anglophone, on pourra tout à la fois employer le mot puzzle pour caractériser le «casse-tête», un «mystère» et même, sous la forme d'un verbe pour décrire un état de «perplexité».

● Un shampoing indien

On trouve souvent les deux écritures: «shampoing» et «shampooing». En réalité, il n'y a pas de forme fautive, comme le précise Le Trésor de la langue française. Emprunté à l'anglais shampooing, substantif verbal de to shampoo «soumettre à un massage», le terme serait lui-même dérivé de l'hindi châmpo, «masser», précise Le Petit Robert. Bien que l'on retrouve le mot écrit de façon identique chez nos voisins anglais, le terme s'emploie majoritairement dans le sens de «massage, friction». Ainsi pour avoir du shampoing, on utilise le terme shampoo.

● Un short très court

C'est un vêtement très courant en France, qui désigne une mesure dans les pays anglophones. Le mot vient de l'anglais shorts, lui-même issu de short, «court». Attesté depuis 1910, le «short» français caractérise une «culotte courte pour le sport, les vacances», note Le Petit Robert. Pour parler de short en anglais, on ajoutera un «s» et on dira «shorts».

● Du volley franco-anglais

Le sport réuni en lui-même Shakespeare et Molière. En effet, comme le note Le Trésor de la langue française, le terme volley-ball attesté dès 1922 est composé de ball «ballon» et de volley. Un terme issu du français «volée» et «qui fut donné par son créateur, le maître de culture physique américain W. G. Morgan en 1895, qui en publia les règles en 1897». En anglais, on parlera toujours de volleyball pour parler du sport. Le mot «volley», employé seul, signifiant «salve», «volée».

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34 commentaires
  • Honestman

    le

    Article très drôle, si on le rapporte à votre journal.....
    Vos story......etc .....BFM (Affaire Modulation de Fréquence) mes amis anglais sont pliés de rire à écouter BFM business.....
    Il est rassurant de vous voir commencer à réaliser vos « bêtises ».....

  • Roland Paul Wikaryjak

    le

    Alice, il paraît que des informaticiens français avaient désigné le message électronique par le mot MEL . Il serait devenu mail grâce aux médias, pollueurs assidus de la langue, qui semblent convaincus que son anglicisation, même souvent dénuée de sens, fait plus trendy que tout ce qui pourrait lui donner un air d'authenticité. Bonne année!

  • wiseman forever

    le

    Un article aussi creux qu'inutile !