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Dix mots que l'on écorche à chaque fois

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ORTHOGRAPHE - «Gaufre», «détonner»... Chacun de ces mots se retrouve très souvent écorché. Le Figaro revient une fois pour toutes sur leur écriture.

On pourrait croire que l'on a besoin de lunettes en passant devant ces restaurants qui vendent des «gauffres» ou ces travaux avec des «échaffaudages». Et pourtant, ce que l'on voit en double constitue une simple faute d'orthographe. Une coquille. Une maladresse qui a pu, un temps, rimer avec justesse... Le Figaro vous propose de revenir sur dix erreurs que l'on fait au quotidien.

● Des mots de tous les jours

Prenons tout d'abord le terme «gaufre». Le terme se retrouve souvent orthographié avec deux «f». Mais que l'on excuse ses fauteurs. Le mot aux origines obscures (peut-être de l'ancien bas francique wafla plutôt que du moyen néerlandais wafele) fut un temps écrit «gauffre». Entre l'année 1694 et 1740, précise toutefois Le Trésor de langue française. Depuis lors, il n'y a qu'une orthographe qui vaille.

De la même manière, le mot «moufle», du bas latin muffula «mitaine» et d'origine incertaine (peut-être de l'ancien bas francique molfëll «peau molle» ou plus vraisemblablement du radical du germain muffel et de vël «peau d'animal») a pu s'orthographier avec deux «f» il y a quelques centenaires. Mais attention là aussi! Au XVe siècle, il désignait alors un «système de poulies assemblées dans une même chape et sur des axes particuliers». Aujourd'hui et ce, que le terme soit employé au masculin ou au féminin, «moufle» ne prend qu'un «f».

On pourra également se trouver des excuses si l'on écrit «agraffe» à la place de «agrafe». Car, à l'origine au XVe siècle, le mot s'écrit avec deux «f». En 1421, on utilise le terme pour parler d'un «crochet à patte pour soutenir les tentures de tapisserie», explique Le Trésor de la langue française. On le retrouve encore écrit tel quel dans certains écrits du XIXe siècle. Surtout en architecture, pour désigner un «crampon de fer qui relie les pierres d'un mur», par exemple. Toutefois, on notera aujourd'hui le mot «agrafe» avec un «f». Tout simplement.

Concernant le mot «échafaudage», on se souviendra que le mot se forme sur le mot «échafaud», qui n'a qu'un «f». Il vient d'une altération du mot «échelle» ou «échasse», de l'ancien français chafaud, lui-même issu d'un latin populaire catafalicum et du grec «cata-», sur le modèle de catasta «estrade où l'on expose les esclaves à vendre», note Le Trésor de la langue française.

● Des verbes de tous les jours

Ce sont des verbes courants. Des mots tellement banals que les fautes qui les entourent sont devenues normales. Tâchons toutefois de retenir quelques règles afin de ne plus les écorcher. Prenons par exemple le verbe «mourir». Souvenons-nous de cette astuce mnémotechnique: «On ne meurt qu'une fois». Le verbe ne prend donc qu'un «m». Inversement, le verbe «nourrir» s'écrit avec deux «r», car «on se nourrit plusieurs fois par jour».

Dans la même logique, quand on utilise le verbe «courir» on écrit un seul «r», car à la fin, il n'y en a toujours qu'un qui gagne une «course». Précisons néanmoins qu'au futur et au conditionnel le verbe prend deux «r». On écrit «je courrai» et «je courrais». À ne pas confondre avec «je courais», qui ici, est à l'imparfait.

● Des termes qui nous jouent des tours

Les faux jumeaux font florès dans la langue française. Notons par exemple cette différence d'écriture entre l'adjectif «imbécile» et le substantif féminin «imbécillité» qui s'écrit avec deux «l», le verbe «résonner» qui s'écrit avec deux «n» et le substantif féminin «résonance» ou bien encore le mot «traditionnel» et son voisin «traditionalisme». La liste est exhaustive. Arrêtons-nous alors sur deux cas. Les verbes «détoner» et «détonner» ainsi que «rubaner» et «enrubanner».

Ici le nombre de «n» nous informe sur le sens. «Détoner» signifie «émettre en un temps très bref un bruit plus ou moins violent qui rappelle celui du tonnerre» tandis que «détonner» a pour définition «sortir de la bonne intonation et par conséquent chanter faux», «ne pas être en harmonie avec», indique Le Trésor de la langue française. Retenons enfin que le verbe «rubaner», avec un «n» signifie «garnir de rubans», «découper (un matériau) en bandes étroites; donner une forme de ruban à quelque chose» et que le verbe «enrubanner» a pour définition «couvrir, parer quelque chose de rubans» et «décorer d'un ou plusieurs ordres».

Dix mots que l'on écorche à chaque fois

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2 commentaires
  • Nicolas Anderson

    le

    Trois fautes dans un texte sur les fautes, bravo! «On ne meurt qu'une fois». Le verbe ne prend donc qu'un «m».
    Vous vouliez sans doute écrire un "r". - «Les faux jumeaux font florès».
    Expression mal employée. Faire florès: manifester sa joie, faire une dépense d'éclat, obtenir des succès, de la réputation. Si vous pensiez à "florilège", ce n'était pas d'ailleurs pas mieux. Essayez avec "sont légion". -"La liste est exhaustive." Contre-sens ici. La liste n'est pas complète puisque vous y rajoutez encore deux éléments!

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