POLITIQUELe gouvernement français accusé de «se plier aux exigences britanniques»

VIDEO. Calais: Des associations de défense des migrants accusent la France de «se plier aux exigences britanniques»

POLITIQUEOnze associations dénoncent les dispositifs « coûteux inhumains et inefficaces » visant à renforcer la surveillance du littoral contre les traversées illégales de migrants…
Une intervention de la gendarmerie maritime, près du port de Dunkerque, le 27 novembre 2018.
Une intervention de la gendarmerie maritime, près du port de Dunkerque, le 27 novembre 2018.  - AP/SIPA
Gilles Durand

Gilles Durand

«Dispositifs coûteux, inhumains et inefficaces ». Alors que le Premier ministre, Edouard Philippe, est en visite à Calais, onze associations de défense des réfugiés dénoncent, ce vendredi, dans un communiqué, la surveillance renforcée du littoral Nord/Pas-de-Calais contre les traversées illégales, lancée début janvier. Selon ces assos, elle vise à « se plier aux exigences britanniques ».

Début janvier, la France et le Royaume-Uni ont annoncé le lancement d’un plan d’action pour dissuader les migrants d’essayer de franchir le détroit du Pas de Calais sur des embarcations de fortune, alors que ces tentatives se sont multipliées depuis octobre et à l’approche du Brexit​.

En 2018, 71 tentatives de traversée

Au total, en 2018, 71 tentatives de traversée, avortées ou réussies, ont été recensées, contre seulement 12 en 2017 et 23 en 2016, selon des chiffres communiqués par la préfecture. Le plan d’action comprend un renforcement des patrouilles et une surveillance accrue des plages et ports, notamment à l’aide de vidéosurveillance et de drones.

« Au nom de quoi M. Castaner accepte-t-il de renforcer encore la surveillance du littoral ? (…) Les accords du Touquet concernent-ils les plages, les caps, les estuaires, les ports de pêche ? », écrivent ces onze associations, parmi lesquelles Terre d’Errance, Le Secours Catholique ou encore l’Auberge des migrants.

Les accords du Touquet en question

En vertu des accords du Touquet, la frontière britannique est fixée sur la côte française, où les agents britanniques effectuent des contrôles.

Dans ce cadre, la France édifie déjà « des murs, des grillages, équipe les ports de Dunkerque, Calais, la gare de Frethun et le Tunnel, de caméras, projecteurs, de systèmes de plus en plus élaborés de contrôle des véhicules. Des centaines de policiers et policières gardent des stations-service, des parkings, des ronds-points », critiquent les associations.

Chaque année, « 70.000 entrées "illégales" » enregistrées

Alors que la Grande-Bretagne enregistre « 70.000 entrées "illégales" » chaque année, « au nom des 239 personnes arrivées par bateau depuis début novembre, les autorités britanniques osent parler de "crise" ! », déplorent encore les associations.

Pour les auteurs du texte, « c’est le désespoir », les « conditions de survie abominables que l’État français impose » aux migrants ou « le taux élevé de refus de protection » qui « poussent les exilé.e.s à risquer leur vie sur des canots pneumatiques ».

Ils demandent donc « l’ouverture de voies d’accès légal vers la Grande-Bretagne », seul moyen pour eux « d’éviter les drames qui se nouent chaque nuit sur les eaux glacées de la Manche ».

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