Quand les femmes marchent contre Donald Trump
LE GRAND ANGLE DIPLO - Aux Etats-Unis, la Marche des Femmes va à nouveau s’emparer ce samedi après-midi des plus grandes villes des Etats Unis. Il y a deux ans, au lendemain de l’investiture de Donald Trump, leur manifestation avait été un immense succès. Au micro d’Europe 1, comme chaque samedi matin à 7h15, la chronique du rédacteur en chef international du JDD, François Clemenceau.
Quand on est un marcheur ou une marcheuse aux Etats-Unis, il vaut mieux que la cause pour laquelle on proteste ne finisse pas par démobiliser dans ce pays où l’on manifeste très peu. Dans l’histoire récente, à part les marches pour les droits civiques du temps de Luther King dans les années 60, celles contre la guerre au Vietnam dans les années 70, contre la guerre en Irak ou avec les sit-in du mouvement Occupy Wall Street au début des années 2000, aucun mouvement social fort n’a réussi à mettre dans la rue plus d'un million de personnes sur la durée. Sauf un : cette Marche pour les Femmes.
Il faut dire qu’il y a deux ans, nous avons assisté à un télescopage de deux événements majeurs qui ont profondément traumatisé les femmes américaines : le scandale Weinstein qui a donné naissance au mouvement #Metoo et l’élection de Donald Trump , l'un des présidents les plus ouvertement misogynes que le pays ait connu. Et donc, si la Marche des Femmes prend le risque aujourd'hui, comme l'année dernière de voir les foules moins nombreuses, c’est parce que ses responsables estiment que la cause à défendre est toujours là.
Donald Trump pas été effrayé par cette mobilisation
En fait, Donald Trump n'a pas été effrayé deux secondes par cette mobilisation. Il a maintenu un agenda politique qui s’en prend progressivement aux droits des femmes. Par exemple en diminuant les fonds fédéraux dirigés vers les agences de Planning familial, en supprimant carrément les fonds publics des ONG américaines qui font campagne en Afrique pour la contraception et le droit à l’avortement. Mais aussi en suspendant la directive prise par Barack Obama en faveur d’un salaire égal pour les femmes et les hommes à travail égal, en proposant de supprimer l'aide légale gratuite pour les victimes de viol sur les campus ou en appuyant jusqu'au bout la nomination et la validation du juge Kavannaugh à la Cour Suprême alors que plusieurs femmes l’accusent d’agression sexuelle lorsqu'il était jeune.
Alors bien entendu, certains commentateurs laissent entendre que Donald Trump va trouver désormais en face de lui une Chambre des Représentants qui va lui restreindre sa marge manœuvre sur ce sujet. D'autant qu’il n’y a jamais eu autant de femmes élues au Congrès : 106 sur 441, autrement dit un quart, ce qui est inédit. Et parmi, toutes ces élues, 90% sont démocrates! Un record!
65% des femmes désapprouvent sa présidence
Mais la difficulté, c’est que Donald Trump, lui, se projette déjà dans l’après 2020, c’est-à-dire dans son deuxième mandat. Peu importe qu’il soit gêné aux entournures d’ici là. La seule chose qui compte pour lui, c’est d’être réélu. Or si aujourd'hui, selon les derniers sondages, 65% des femmes désapprouvent la présidence de Donald Trump, son taux de popularité chez les électrices républicaines est de 93%. C’est un socle de campagne énorme et donc un risque de radicalisation qui peut lui permettre d’opposer les électrices américaines entre elles.
Donald Trump n’oublie pas qu’il a été élu par 52% des américaines blanches et par 61% des femmes de ce segment qui n’ont pas fait d’études supérieures. C’est tout le défi des mouvements féministes aux Etats-Unis. A force de laisser entendre qu’ils combattent au nom de toutes les femmes, ils oublient que la sociologie politique est intimement liée dans ce pays à la question religieuse, aux relations raciales et aux traditions, dont les Républicains puis le Tea Party se sont fait les porte-voix.
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