Un "sérial frotteur" du métro parisien qui ne s'attaquait qu'à des collégiennes

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Un "sérial frotteur" du métro parisien qui ne s'attaquait qu'à des collégiennes

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L'homme choisissait sa victime sur le quai avant de se coller à elle dans le métro et de l'agresser sexuellement. (Photo d'illustration)
L'homme choisissait sa victime sur le quai avant de se coller à elle dans le métro et de l'agresser sexuellement. (Photo d'illustration)
© Radio France - Nathanael Charbonnier

Il avait agressé sexuellement cinq adolescentes dans le métro de la capitale ces 7 derniers mois. Un homme âgé de 30 ans a été neutralisé en début de semaine par la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire parisienne. Il a été écroué vendredi soir en attendant son procès le 11 février prochain.

Un "frotteur", c’est le nom donné à ces prédateurs sexuels qui viennent toucher les parties sexuelles de femmes ou de jeunes filles dans les métros aux heures de pointe. Un homme originaire du Bangladesh qui travaillait comme cuisinier dans la capitale a expliqué aux enquêteurs, qui l'ont enfin arrêté mardi dernier, qu’il avait des pulsions sexuelles depuis un peu plus de six mois et qu’il n’arrivait pas à les contrôler.

Le trentenaire a eu le comportement d’un agresseur sexuel en série. Il attaquait toujours au même endroit : entre la gare du Nord et la station République ; et toujours à la même heure : entre 8h30 et 8h45. 

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Selon nos informations, l’enquête vidéo initiale montre un homme qui choisit ses proies, ses victimes, sur le quai avant d'embarquer. Des victimes avec toujours à peu près le même profil, celui d’adolescentes âgées de 12 à 14 ans. 

Identifié et interpellé grâce à la plainte d'une collégienne

Une fois la victime choisie, le "frotteur" se collait à la jeune fille pour toucher la poitrine, les fesses ou encore le sexe de ses victimes. C’est une adolescente de 14 ans, à la mi- décembre dernier, qui a fait basculer l’affaire. La collégienne, qui prend la ligne 5 pour rejoindre son établissement, décide de réagir et de courser son agresseur avant de déposer une plainte très bien détaillée. 

C’est grâce à cela que les enquêteurs de la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire parisien identifient un suspect, remontent rapidement à quatre autres plaintes d’adolescentes sur cette même ligne 5 et mettent en place une surveillance pendant la période de Noël. Mais durant les 15 jours suivant, le suspect ne réapparaît pas. 

Le cuisinier bangladais repasse finalement à l’acte en début semaine, ciblant de nouveau une jeune fille de 14 ans. Il prend la fuite avant de revenir mardi matin et d’être cette fois interpellé par les policiers qui l'attendaient. Son procès qui devait avoir lieu vendredi en comparution immédiate est renvoyé au 11 février prochain.

Au moins 267 000 personnes, essentiellement des femmes, ont subi des harcèlements ou des agressions à caractère sexuel en 2014 et 2015 dans les transports en commun, estime l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). Parmi elles, plus de 110 000 ont subi des exhibitions et plus de 16 000 ont subi d'autres actes tels que des "attouchements sexuels, des rapports sexuels ou tentatives de rapports sexuels non désirés", selon l'ONDRP dans un rapport publié fin 2017, qui extrapole ces chiffres en se basant sur une enquête réalisée après de plus de 11 000 personnes.

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