LE BILLET Benalla : il abuse quand même

Antoine CHANDELLIER - 20 janv. 2019 à 06:02 | mis à jour le 19 avr. 2024 à 13:03 - Temps de lecture :
Antoine CHANDELLIER
Antoine CHANDELLIER

Voilà qui est rassurant. Avec Stavisky, l’escroc star des années 30, autre époque décadente, Benalla ne partage que le prénom. L’honneur est sauf, dixit son avocate.

Pour ses multiples passeports lui permettant de franchir les frontières avec la magie du passe muraille de Marcel Aymé, son « monsieur Alexandre » échappe aux poursuites infamantes de faux et usage de faux.

L’Élysée accusait son ancien chargé de mission encombrant d’avoir bidonné un document officiel pour prolonger le délice de jouir d’un sésame diplomatique.

Moins péremptoire, la juge l’affuble d’une troisième mise en examen a minima, après ses gnons du 1er  mai. Le malabar déchu aurait juste « abusé » des titres de voyages qu’il aurait dû rendre. Ou qu’on a oublié de lui réclamer.

Oups, le disgracié Benalla, lesté de 5 passeports et un téléphone crypté, se prenait-il pour 007 alors qu’il n’était plus rien d’autre qu’un émule d’Aldo Maccione dans “Tais-toi quand tu parles ?” Voilà 6 mois -trois fois plus que les gilets jaunes- que les frasques du personnage récurrent parasitent le scénario de notre président.

Lequel est en pleine remontada dans les sondages, retrouvant son élan de bateleur de campagne, vampirisant les ténors de la droite par des thèmes qui lui sont chers, telle une improbable loi anti-casseurs.

La crise actuelle semble révéler qu’il n’y a guère d’alternative dans ce champ de ruines politiques. Applaudi par les maires ruraux pour ses marathons oratoires, Macron mouille le maillot pour tenter de reconquérir un électorat captif qui jugera son grand débat sur pièce.

Mais qui ne déteste rien tant que ces privilèges et prébendes qui minent la confiance entre gouvernants et gouvernés. Alors, si l’ancien chargé de mission m’as-tu vu pouvait cesser d’être ce boulet plombant la stratégie de son ex-patron…

Car, comme dit le penseur Raffarin qui revient à la mode en cette deuxième séquence de la Macronie : la route est droite, mais la pente est forte.

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