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«Gilets jaunes» : un clip de rap hostile aux CRS vu deux millions de fois

Manifestations des «gilets jaunes» le 8 décembre sur les Champs-Élysées. ABDULMONAM EASSA/AFP

À Toulouse, le chanteur D1ST1 joue d'habitudes les caïds dans des flows sans succès. Désormais, il se fait le héraut de la violence des manifestants contre la police, qu'il accuse de commettre des bavures. Sa vidéo a été tournée lors de la journée de manifestations du 19 janvier.

Samedi 19 janvier, à Toulouse, «l'acte X» des «gilets jaunes» a fait beaucoup de bruits. Un rappeur de la ville, nommé D1ST1 (lire «d'instinct»), a filmé les images de son nouveau clip, intitulé Gilets jaunes, pendant la manifestation. S'il dit défendre «la colère du peuple qui n'a plus un franc, plus de quoi remplir un caddie», il dresse surtout un portrait à charge des forces de l'ordre. La vidéo a été visionnée plus de deux millions de fois sur Facebook.

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«La rage du peuple, je la vois tous les samedis», commence D1ST1 au son d'un Nocturne posthume de Chopin passé par un intense remixage. «On veut pouvoir créer des lois, ou bien les contester», poursuit-il. Derrière lui défilent les images des manifestations.

«Des civils, des flics, des CRS nous chassent de la ville, affirme le rappeur. Une fois la nuit tombée, ça devient une partie de cache-cache. Ils attendent bien qu'on soit tous regroupés, enfant en bas âge et personnes âgées, ils en profitent pour tout gazer». Une allégation qui n'est pas sans gravité. Selon lui, les policiers «ont la rage» et «poussent des cris quand ils [les] chargent».

Samedi 19 janvier, les forces de l'ordre ont procédé à soixante interpellations et quarante-six gardes à vues dans la ville rose. La direction départementale de la sûreté publique a créé un groupe d'enquête pour identifier les auteurs des violences.

Le clip Gilets jaunes a été produit par NFCA média, une agence de communication toulousaine qui a aussi réalisé des vidéos dénonçant les violences des CRS survenues le 19 janvier pendant la mobilisation. D'autres internautes ont également fait circuler des vidéos où l'on voit des CRS s'en prendre violemment à des manifestants.

Devant le soutien reçu sur les réseaux sociaux où sa vidéo cartonne, le rappeur toulousain a avoué être «fière (sic) d'être GiLETS JAUNES et de pouvoir crier tout ce qui se passe».

Il faut dire que, jusqu'ici, D1ST1 multipliait des clips amateurs sans véritable succès, ni grand intérêt. Un de ses derniers titres en date, L'au-delà, racontait surtout son goût pour le cannabis et les filles qui ne sont pas des «michto» (une fille intéressée par l'argent).

Une chanson publiée début janvier par une chanteuse de jazz, Marguerite - Les Circonstances, et créée à partir du tube de Michel Fugain Les gentils, les méchants, cartonne également. Autour d'un rond-point, on voit défiler des femmes, des jeunes, des personnes âgées affublés d'un «gilet jaune» dans une atmosphère bon enfant.

«Qui est-ce qui prend le taxi?», chante Marguerite. Et le chœur de reprendre: «Les gentils». «Qui paie le carburant?», reprend-elle. «Les méchants». Au risque d'être binaire, le titre dénonce une fracture sociale sans pour autant attiser la haine. Il a été visionné plus d'un million de fois.

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381 commentaires
  • lepiedniquelé

    le

    je comprend pas qu'on laisse les rappeurs en liberté alors qu'ils pronent la violence, et dire que sa ose se presenter aux élections européennes

  • Mouche Zeze

    le

    Ah et bah on a pas a relater des messages entendus qui seront relayés c'est dangereux car des gamins ecoutent

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