Etats-Unis : Google et Facebook ont dépensé des fortunes en lobbying en 2018
Les deux géants de l'internet ont traversé une année noire en termes d'image, leurs patrons respectifs ayant même été convoqués devant le congrès américain.
Par Gabriel Nédélec
Plus la pression des autorités s'accentue sur les géants de la tech, plus leurs dépenses en lobbying augmentent. Résultat, les sommes dépensées par Google et Facebook ont atteint des records en 2018 aux Etats-Unis, selon des chiffres rendus publics ce mercredi dans le cadre du Lobbying Disclosure Act et rapporté par l'agence Bloomberg.
Le géant de Mountain View a ainsi déboursé plus de 21 millions de dollars l'année dernière pour influencer les décideurs à Washington, soit trois millions de plus que l'année passée (18 millions de dollars), qui était déjà un record.
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Les dépenses en lobbying de Facebook ont pour leur part atteint près de 13 millions de dollars l'année dernière selon le document. Là encore, l'année 2018 surpasse le record de l'année précédente puisqu'en 2017 l'entreprise de Mark Zuckerberg avait déboursé 11,5 millions de dollars.
Année noire pour les GAFA
Il faut dire que pour ces deux géants de l'internet, comme pour l'ensemble des GAFA, 2018 aura été une année noire. Pratiquement tous ont été frappés par différents scandales concernant l'utilisation des données privées qu'ils collectent ou encore leur influence dans les événements politiques de ces dernières années qui ont généré un sentiment de défiance au sein de l'opinion publique, mais aussi chez les autorités de régulation.
Les algorithmes de Google News et son moteur de recherche ont ainsi été accusés par les élus républicains, mais aussi par le président américain lui-même, de ne pas faire preuve de neutralité face aux opinions des conservateurs.
Le groupe a aussi été pointé du doigt pour des questions de données privées ou la censure qu'elle aurait accepté d'appliquer afin d'intégrer le marché chinois. A tel point que Sundar Pichai a été obligé de venir s'expliquer directement devant le congrès américain au mois de décembre dernier.
Facebook et le scandale Cambridge Analytica
Un exercice auquel a dû aussi se plier le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, venu répondre pour sa part du scandale Cambridge Analytica, déclenché en avril dernier. Outre ce scandale qui implique le vol de données de près d'une centaine de millions d'utilisateurs, le rôle de Facebook dans l'élection américaine s'est aussi retrouvé au coeur de l'actualité, notamment du fait de son immobilité face à la propagande diffusée par la Russie via son réseau.
De son côté, Amazon, le géant de l'e-commerce, a lui aussi déboursé des sommes records en lobbying : 14,2 millions de dollars en 2018 contre 12,8 millions l'année passée. Pourtant, à la différence des deux géants précédemment cités, Amazon n'est pas à l'origine d'un scandale majeure. En revanche, la société de Jeff Besos est souvent attaquée par Donald Trump sur le montant trop peu important d'impôts payées à l'Etat fédéral par la société.
Gabriel Nedelec