L'intelligence artificielle a permis à des roboticiens suisses de mettre au point un robot chien qui court 25 % plus vite que ses concurrents, ne tombe pas quand on le pousse et est capable de se relever. Cette avancée pourrait accélérer l'arrivée de robots capables de transporter des paquets, notamment pour les randonneurs, les secouristes et les soldats.

« Se remettre sur ses pattes d'une position couchée demande un haut niveau de coordination et de contrôle du mouvement », expliquent les chercheurs de l'École fédérale supérieure de technologie de Zurich (ETH Zurich), dans un communiqué de presse accompagnant leur étude publiée dans la revue Nature Robotics à la mi-janvier.

L'intelligence artificielle a permis d'accélérer par un facteur de 1000 l'apprentissage de la locomotion. Jusqu'à maintenant, les chercheurs faisaient des essais et erreurs avec une télécommande pour enseigner au robot à marcher et à courir. Avec le robot ANYmal de ETH Zurich, ces essais se faisaient virtuellement. Comme l'apprentissage avec télécommande demande beaucoup de temps, les autres chiens robots n'apprennent pas vraiment à se relever quand ils sont couchés - un humain doit le faire. ANYmal avait aussi beaucoup plus tendance à tomber quand on le poussait avant l'entraînement virtuel par intelligence artificielle qu'après.

ANYmal a augmenté sa vitesse de course de 4 km/h à 6 km/h et a doublé sa vitesse de locomotion latérale. Il utilisait aussi 30 % moins d'énergie après l'entraînement virtuel.

Les chiens robots sont sur le point d'entrer sur le marché. L'entreprise américaine Boston Dynamics a longtemps planché sur des robots chiens pour l'armée américaine, qui aiderait les soldats à transporter leur lourd équipement, qui dépasse souvent 25 kilogrammes. Issue du prestigieux Massachussets Institute of Technology, Boston Dynamics a été achetée par Google en 2013, puis vendue au fonds de capital de risque japonais Softbank en 2017. L'an dernier, elle a annoncé la mise en marché en 2019 d'un premier robot civil, SpotMini.