Seine-et-Marne : le candidat battu se fait passer pour le député

Un candidat aux élections législatives de 2017 se présente à l’Assemblée nationale et sur les réseaux sociaux comme le député du secteur Champs-Chelles, à la place de Stéphanie Do (LREM). Celle-ci a porté plainte pour usurpation de fonction.

 Capture d’écran du compte Facebook d’Olivier De Sousa où il se présente comme député de la 10e circonscription de Seine-et-Marne.
Capture d’écran du compte Facebook d’Olivier De Sousa où il se présente comme député de la 10e circonscription de Seine-et-Marne. Capture Facebook

    Stéphanie Do (LREM), la députée de la 10e circonscription de Seine-et-Marne (Champs-Chelles), a déposé plainte mardi, au commissariat de police du VIIe arrondissement de Paris, pour usurpation de fonction, à l'encontre d'Olivier De Sousa.

    Cet habitant du Pin, sympathisant UMP puis LR depuis 2007, était candidat aux élections législatives de 2017. Il a été battu au premier tour avec 2,47 % (830 votes) mais, après les élections, il a formé un recours devant le Conseil constitutionnel pour contester.

    Il n'a actuellement aucun mandat mais il se présente depuis plusieurs semaines comme le député de la 10e circonscription de Seine-et-Marne sur les réseaux sociaux. Sa page Facebook s'intitule d'ailleurs « Olivier De Sousa, votre député ».

    Selon l'entourage de Stéphanie Do, elle a découvert « avec la plus grande stupeur » qu'il aurait tenté de s'introduire au sein de l'Assemblée nationale en usant du titre de député de la 10e circonscription de Seine-et-Marne.

    Le 15 janvier, vers 17 heures, l'ancien candidat aurait téléphoné au secrétariat général de la questure pour solliciter un rendez-vous avec le Secrétaire général de la questure.

    Il se serait présenté comme « Olivier De Sousa, député de la 10e circonscription de Seine-et-Marne » et se serait montré « assez virulent ». Le secrétaire a eu des doutes et a vérifié l'information. Stéphanie Do a été prévenue mardi et a porté plainte dans la foulée.

    Contacté ce mercredi, Olivier De Sousa explique avec confusion que « le recensement des votes [lui] donne 8 300 voix. Cela m'aurait permis d'accéder au second tour et d'affronter Stéphanie Do. J'attends que toute la lumière soit faite sur cette élection ».

    Il conteste « la légitimité » de Stéphanie Do

    Selon lui, elle n'est donc pas légitime à son poste. Et il n'en démord pas ! « Je suis appelé à tenir mon rang. Je me considère comme le député de la 10e circonscription depuis le 6 octobre dernier et je l'affiche publiquement depuis le 21 décembre. C'est à Stéphanie Do de justifier de sa qualité ».

    La députée indique n'avoir jamais discuté avec cet homme mais le connaître de nom. « Je remercie les agents de sécurité de l'Assemblée nationale qui m'ont alertée de la situation après avoir décliné sa demande », ajoute Stéphanie Do.

    Il est impossible de pénétrer dans le bâtiment sans badge d'accès ou vérification préalable de l'identité de l'intéressé. « Je souhaite avant tout alerter les citoyens au cas où ils auraient été trompés et laisse désormais la police et la justice faire leur travail », conclut la parlementaire.

    Stéphanie Do, députée de la 10e circonscription de Seine-et-Marne. DR.
    Stéphanie Do, députée de la 10e circonscription de Seine-et-Marne. DR. Capture Facebook

    UN DIFFÉREND AVEC UNE AUTRE CANDIDATE

    Lors des élections législatives, Olivier De Sousa se présentait comme un candidat Les Républicains. Pourtant, c'est Céline Netthavongs (Union des démocrates et indépendants), élue de Chelles, qui était investie par la section locale des Républicains.

    « J'avais formé un premier recours avant les élections car il n'avait pas le droit d'avoir cette investiture. On m'avait demandé de contacter le juge des élections après le second tour », se souvient-elle.

    Lorsqu'elle demande l'annulation des élections auprès du Conseil constitutionnel, elle est déboutée. « On m'a répondu qu'il y avait eu assez de presse autour des candidats pour que cela ne me porte pas préjudice. Il m'a pris 800 voix, ce qui m'aurait permis d'aller au deuxième tour… », regrette-t-elle.

    Elle n'a pas entendu parler de son ancien opposant depuis. « Je ne suis pas étonnée par cette nouvelle affaire. Il risque de recommencer à toutes les élections… La réponse de la justice n'était pas suffisante », estime-t-elle.