Elle est la caution féministe de son père. Ivanka Trump assure défendre les droits des femmes américaines auprès d’une administration qui leur est hostile, mais pour beaucoup, elle n’est qu’une simple façade.

Pourtant, la France vient de lui proposer un siège à la table du G7 sur l’égalité entre les femmes et les hommes. Soulignant les combats d’Ivanka Trump pour le congé maternité, ou encore l'émancipation économique des femmes, la secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, l’a même décrite comme « une voix forte sur l'égalité entre les genres ».

Un choix et un discours qui en étonnent plus d'un, Ivanka Trump s'affichant comme un soutien indéfectible à son père, Donald Trump, depuis sa prise de fonction à la Maison-Blanche en 2016. Dès lors, ce dernier a d'ailleurs multiplié les choix politiques en défaveur des femmes et des minorités. Ivanka Trump, en plus de cautionner celles de son père en tant que conseillère officielle, a elle aussi cumulé quelques casseroles.

Marche arrière sur l’égalité salariale

Elle avait fait de l’égalité salariale et professionnelle entre les femmes et les hommes son cheval de bataille. Mais en 2017, Ivanka Trump a approuvé le retrait d’une loi passée par Obama qui exigeait la transparence des entreprises de plus de 100 employés. Les chefs d’entreprise devaient renseigner les salaires ainsi que le sexe et l’ethnie de leurs salariés, afin de permettre au gouvernement de pointer les discriminations. Sauf que la mesure n’est jamais entrée en vigueur.

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"L’intention était bonne, et je suis d’accord sur le fait que la transparence des salaires est importante, néanmoins, la loi proposée ne permettra pas d’obtenir les résultats souhaités", avait-elle tenté de justifier.

Corruption anti-IVG

La présidente du planning familial aux États-Unis, organisme malmené depuis le début du mandat de Donald Trump, a accusé Ivanka Trump et son mari Jared Kushner de tentative de corruption. Cécile Richard assure qu’en 2017 la fille du président lui aurait proposé de "sécuriser" les subventions fédérales distribuées aux plannings contre l'arrêt de la pratique de l'IVG.

Évidemment, la présidente Richard a refusé et dénoncé cette proposition. D'autant qu'une loi interdit déjà au Planning d’allouer ces mêmes financements fédéraux aux avortements. 

Beaucoup d'Américaines voient actuellement leurs droits à l'IVG rétrécir selon les États. Dernier exemple en juin 2018, lorsque la Cour suprême des États-Unis a donné tort à la Californie qui souhaitait imposer aux centres anti-IVG d’informer leurs patientes sur la possibilité de se faire avorter dans un autre établissement.

« Féministe » déconnectée

Depuis ses débuts en politique, Ivanka Trump tente de s'auréoler d'une image d'alliée des femmes. Exemple le plus criant : son ouvrage Women Who Work ("Femmes qui travaillent"), publié après les élections présidentielles, même si écrit avant ces dernières.

Problème, dans ce dernier, la fille de Donald Trump distille des conseils plutôt banals et loin des préoccupations de la majorité des femmes. Parmi eux : comment réussir à négocier son contrat à l’aide d’un avocat -ce que beaucoup d’Américaines ne peuvent se permettre- ou comment conjuguer vie privée et vie professionnelle. On en est encore là.

L'auteure se confie également sur des moments "difficiles" de son quotidien, comme la fois où elle a dû se "priver de massages" pendant la folle course à la présidence de son père. Ivanka Trump, une femme comme les autres ? À d'autres.