Alcool et tabac. La Bretagne très touchée par le cancer [Vidéo]

Par Antoine Rolland

En Bretagne, le nombre de cancers liés aux excès de tabac et d’alcool est supérieur à la moyenne nationale, tout comme la mortalité. Le phénomène touche surtout les hommes.

19 000 cas de cancers sont détectés chaque année en Bretagne.
19 000 cas de cancers sont détectés chaque année en Bretagne. (Destination santé/DR)

Chaque année le cancer tue 150 000 personnes en France. Mais la maladie ne frappe pas partout de la même façon. L’agence Santé publique France, en collaboration avec l’Institut national du cancer, a comparé les disparités régionales entre 2007 et 2016, pour 24 formes de cancer. Résultat, la Bretagne est particulièrement concernée. Sur la période, plus de 19 000 nouveaux cas ont été déclarés et 8 600 décès recensés chaque année.

La situation est inquiétante chez les hommes, qui représentent 60 % des décès liés au cancer. Les chercheurs constatent une « sur-incidence » des cas de cancers de l’œsophage, de l’estomac, du foie et de la zone lèvre-bouche-pharynx. Pour l’expliquer, ils mettent très nettement en cause la « consommation combinée d’alcool et de tabac ».

La surmortalité du cancer du foie peut s’expliquer par des diagnostics plus tardifs.

Les femmes en revanche s’en sortent globalement mieux que la moyenne nationale, par exemple pour les tumeurs du sein, à l’exception ces cancers de l’œsophage et de l’estomac.


Surmortalité des cancers du foie et du mélanome de la peau


Autre particularité soulignée dans l’étude : l’agressivité des cancers du foie. Les chances de guérison sont bien plus basses en Bretagne. Là encore elle avance l’explication du mode de vie (alcool, tabac et alimentation salée rendraient les cellules cancéreuses plus virulentes), mais également un retard dans le diagnostic.

Le mélanome de la peau connaît également une mortalité excessive (20 % supérieure à la moyenne nationale). Les chercheurs le justifient par les nombreux métiers se pratiquant en plein air, sur la mer, auxquels il faut combiner « des températures clémentes, trompeuses sur le risque d’une exposition prolongée au soleil. »


Le Finistère à la peine


Des disparités existent entre les départements. Ainsi, si l’Ille-et-Vilaine, les Côtes d’Armor, et dans une moindre mesure, le Morbihan, s’en sortent bien, la situation dans le Finistère est inquiétante : la surmortalité du cancer de l’œsophage chez l’homme est particulièrement élevée (+ 82 %) et s’accompagne d’une sur-incidence importante (+ 55 %). Même peine pour le cancer de la lèvre-bouche-pharynx chez l’homme (47 % de cas et 54 % de décès supplémentaires).

L’étude va permettre d’adapter l’offre de soins aux besoins de chaque territoire.

L’une des hypothèses avancée par les chercheurs est la dynamique des territoires : le Finistère bénéficie d’un développement des métropoles moins important, et donc d’un accès aux soins plus compliqué.

Le cancer étant une maladie à multiples facteurs (environnement, ADN…), les hypothèses avancées ne peuvent pas expliquer l’entièreté des cas. Mais combinées aux chiffres, elles peuvent permettre aux autorités médicales de « mieux adapter l’offre de soins et la prévention aux besoins de santé de chaque territoire ».

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