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Santé

La vie des lépreux au Vietnam, entre réinsertion et solitude

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Des malades de la lèpre prient, le 20 janvier 2019 dans le centre de Van Mon, qui accueille des lépreux au Vietnam
Des malades de la lèpre prient, le 20 janvier 2019 dans le centre de Van Mon, qui accueille des lépreux au Vietnam
AFP - Manan VATSYAYANA

Diagnostiqué lépreux en 1958, Tran Huu Hoa a songé au suicide, pensant qu'il ne pourrait jamais se marier ni trouver du travail au Vietnam, qui a longtemps mis les lépreux au ban de la société.

Dimanche sera célébrée la Journée des lépreux à travers le monde, avec des collectes de fonds et une sensibilisation du grand public à cette maladie de l'exclusion.

Tran Huu Hoa vit depuis plus de soixante ans à l'hôpital de Van Mon, dans la province de Thai Binh, dans le nord du pays. Il y a rencontré sa femme Thoa, elle aussi lépreuse.

Quand je suis arrivé ici, "il y avait environ 2.000 personnes, principalement des jeunes", raconte à l'AFP Hoa, aujourd'hui âgé de 79 ans.

Depuis, grâce à l'amélioration des conditions sanitaires et à la mise en place de campagnes de prévention, les cas de lèpre ont considérablement diminué dans le pays.

En 2017, seules 248 personnes y étaient encore soignées pour la lèpre, d'après les données fournies par l'OMS.

A Van Mon, fondé en 1900 et qui a accueilli jusqu'à 4.000 personnes, il ne reste que 190 patients.

Tous souffrent d'un handicap lié à cette maladie. Hoa a perdu des doigts, d'autres ont une prothèse à la place de la jambe, tandis que certains sont si lourdement handicapés qu'ils ne peuvent plus bouger de leur lit.

La monotonie fait partie du quotidien.

Certains passent leur journée à prier dans la chapelle, d'autres regardent la télévision ou écoutent la radio quand ils ne dorment pas.

"Je n'ai personne sur qui compter, je suis si seul", soupire Pham Van Bac, 83 ans.

Hospitalisé dans le centre depuis 1960, sa fille ne vient plus le voir et ses petits-enfants lui rendent visite une seule fois par an.

Mais, il ne souhaite pas partir, craignant s'il sort de devenir un fardeau pour sa famille, de ne plus être soigné correctement et de perdre la modeste allocation que lui verse l'hôpital géré par le gouvernement.

Même si la stigmatisation envers les lépreux s'est largement estompée hors des murs de l'hôpital, beaucoup préfèrent rester à Van Mon, où ils se sentent davantage en sécurité.

"C’est ma deuxième maison, je vivrai ici jusqu’à ma mort", relève Hoa.

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