sexoL'Angola dépénalise l’homosexualité, une victoire pour les associations LGBT+

Par Youen Tanguy le 24/01/2019
angola

L'Angola a supprimé de son code pénal un article visant à condamner les "vices contre-nature", interprété comme une interdiction des relations sexuelles entre personnes de même sexe. Une avancée vers "l'égalité", selon Human Rights Watch.

C'est le premier pays à dépénaliser l'homosexualité en 2019. Le 23 janvier dernier, l'Angola a supprimé de son code pénal un article condamnant les "vices contre-nature", largement interprété comme une interdiction des relations sexuelles entre personnes de même sexe. Elle avait été instaurée par les Portugais lors de l’ère coloniale.

"En écartant cette relique archaïque et insidieuse de son passé colonial, l’Angola évite la discrimination et adopte l’égalité", a réagi dans un communiqué de presse le directeur du programme LGBT à Human Rights Watch, Graeme Reid. Et d'ajouter :

"Les 69 autres pays du monde qui criminalisent toujours les comportements 'consensuels' entre personnes du même sexe devraient suivre son exemple."

A LIRE AUSSI : En Inde, la Cour suprême prend la décision historique de dépénaliser l’homosexualité

Le gouvernement angolais a également inscrit dans la loi l'interdiction des discriminations à l'égard des personnes LGBT+. Et ça n'est pas la seule avancée. Selon Humans Rights Watch, toute personne refusant d'employer ou de fournir des services à une personne en fonction de son orientation sexuelle s'exposera à une peine maximale de deux ans de prison.

"Un moment historique"

En juin dernier, le ministère angolais de la Justice avait légalisé pour la première fois dans le pays une association défendant les droits des personnes LGBT+.

"C'est un moment historique" après cinq années d'existence, s'était à l'époque réjouit Carlos Fernandes de l'association Iris Angola, qui a obtenu l'agrément des autorités. "On tourne une page pour tous les citoyens homosexuels qui sont désormais une entité reconnue par l'Etat, ce qui donne encore plus de légitimité aux interventions de notre organisation", avait-t-il ajouté à l'AFP.

Dans ce pays d'Afrique australe, la loi ne dit rien sur les homosexuels mais la communauté LGBT fait régulièrement état de discriminations pour accéder à la santé et l'éducation.

Crédit photo : Facebook.