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La fin provisoire du shutdown ne règle pas la question du «mur»

Donald Trump a annoncé la fin de la paralysie partielle du gouvernement fédéral. Au moins jusqu'au 15 février

Je suis très fier d'annoncer aujourd'hui que nous sommes parvenus à un accord pour mettre fin au shutdown», a déclaré Donald Trump avant de signer un texte ad hoc transmis ensuite au Congrès. — © AP Photo/Evan Vucci
Je suis très fier d'annoncer aujourd'hui que nous sommes parvenus à un accord pour mettre fin au shutdown», a déclaré Donald Trump avant de signer un texte ad hoc transmis ensuite au Congrès. — © AP Photo/Evan Vucci

Pour les 800 000 fonctionnaires américains privés de salaire depuis le 22 décembre dernier, c'est un soulagement. Donald Trump a annoncé vendredi la fin du shutdown qui paralysait partiellement l'administration fédérale. Mais dans les faits, l'impasse au Congrès demeure à propos d'une loi budgétaire censée inclure les 5,7 milliards de dollars pour le «mur» que Donald Trump veut ériger tout le long de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Les démocrates refusent d'entrer en matière, le jugeant à la fois «immoral», «coûteux» et «inutile». Désormais, le Congrès a jusqu'au 15 février pour trouver une solution. Sinon un nouveau shutdown pourrait être déclaré.

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«Un mur puissant ou une barrière en acier»

C'est depuis les jardins de la Maison-Blanche que Donald Trump, avec un retard de près de 45 minutes sur l'heure prévue, a annoncé cet accord sur la fin du shutdown, grâce à un financement temporaire des services publics jusqu'à la mi-février. «Je suis très fier d'annoncer aujourd'hui que nous sommes parvenus à un accord pour mettre fin au shutdown», a-t-il déclaré avant de signer un texte ad hoc transmis ensuite au Congrès. Le président des Etats-Unis n'a en revanche pas laissé transparaître la moindre concession à propos de son «mur», qui a été l'une de ses principales promesses de campagne. «Nous n'avons pas d'autre choix que de construire un mur puissant ou une barrière en acier», a-t-il relevé, insistant sur le fait que «tous les murs sont efficaces». Il a évoqué celui d'Israël.

Il s'est exprimé de manière plutôt calme, appelant républicains et démocrates à travailler ensemble. «A l'issue de 36 jours de vifs débats et de dialogue, j'en ai vu et entendu assez du côté démocrate et républicain sur leur désir de mettre de côté la politique partisane», a-t-il assuré. Donald Trump a en fait assoupli un peu sa position en acceptant de mettre fin au shutdown avant de continuer à négocier sur le «mur». Un compromis proposé par les démocrates qu'il avait dans un premier temps balayé. Mais il en tire aussi profit en pouvant maintenir son discours sur l'état de l'Union prévu le 29 janvier.

A ce sujet, lisez également notre Grand Format: Au pied du mur

Les conséquences du shutdown, le plus long de l'histoire américaine, commençaient à devenir désastreuses provoquant même le chaos dans les aéroports américains en raison du taux d'absentéisme élevé parmi le personnel censé venir travailler même sans être payé. Donald Trump a encore tenu à préciser qu'il n'avait pas actionné la procédure d'urgence qui lui aurait permis de contourner le Congrès pour obtenir le financement de son «mur». Une option qu'il se réserve toutefois de dégainer si les négociations ne mènent à rien.

Lire finalement: Aux Etats-Unis, le «shutdown» va devenir plus cher que le mur