Manche : des cyclistes en colère installent leurs propres panneaux routiers

A Saint-Lô (Manche), exaspérée par l’inertie de la mairie, l’association V’lô a pris les choses en main. Des pancartes en plastique fleurissent en centre-ville.

 « Saint-Lô est une de ces villes en France où on ne trouve encore aucune signalétique cycliste ! » s’insurge l’association normande V’lô. (Illustration)
« Saint-Lô est une de ces villes en France où on ne trouve encore aucune signalétique cycliste ! » s’insurge l’association normande V’lô. (Illustration) LP/Julien Barbare

    « Saint-Lô est une de ces villes en France où on ne trouve encore aucune signalétique cycliste ! » Stéphanie Perrine, présidente de l'association V'lô qui défend la place du vélo en ville, ne décolère pas. « Nous avons rencontré les élus à plusieurs reprises mais rien ne change. Du coup, on s'en charge… » Avec quelques membres de son association, ils ont en effet décidé de fabriquer des panneaux de signalisation eux-mêmes ! « On les imprime et on les plastifie, avant de les installer là où le besoin est le plus urgent ».

    Un projet dans les deux à trois ans à venir

    C'est ainsi que les usagers ont découvert en plein centre-ville des panneaux plus vrais que nature qui n'ont pourtant rien d'officiel. Ce qui ne réjouit pas les élus de la majorité : « Nous avons reçu l'association plusieurs fois et nous leur avons clairement répondu : un plan ambitieux d'aménagement cyclable est programmé. Mais ça ne se fait pas en deux jours… Notre projet urbain va progressivement résoudre ces problèmes dans les deux à trois ans à venir. En attendant, il serait incohérent de mettre en place une signalétique provisoire, alors qu'il n'y a pas pour l'instant de parcours cyclables suivis. On ne peut donc pas indiquer une voie aux cyclistes pour qu'ils se retrouvent 50 m plus loin dans une situation dangereuse », explique le directeur de cabinet du maire, Sylvain Varenne.

    De leur côté, les usagers eux-mêmes semblent divisés. Certains, comme Sylvie, 51 ans, saluent franchement la démarche : « C'est peut-être un moyen de faire enfin bouger les choses et de sécuriser les parcours cyclables. » A l'inverse, Jacques, 59 ans, ne voit pas l'intérêt de ces panneaux « en plastique. Si tout le monde commence à faire selon ses intérêts, c'est l'anarchie… »