En 2018, des "renforts interministériels" et des "moyens" accrus et mieux déployés des forces armées de Guyane et de gendarmerie engagées dans la lutte contre l'orpaillage illégal en Guyane ont permis de détruire "765 sites" clandestins, selon un bilan annuel de la préfecture de Guyane.

Durant douze mois, "26 millions d’euros" de matériels ont été confisqués (en hausse de 81 % par rapport à 2017), et "120 kilogrammes de mercure et 5 kilogrammes d’or" saisis. Par ailleurs, 116 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés, six peines de prison ferme avec maintien en détention prononcées.
Après des années 2016 et 2017 très mauvaises, 2018 sonne la "remobilisation générale" de la lutte contre l’orpaillage, "conformément aux vœux du Président de la République", précise le bilan. Emmanuel Macron avait annoncé au début de son mandat "un plan stratégique rénové" – Harpie 2.
L’opération Harpie, menée conjointement par les forces de gendarmerie et les forces armées en Guyane pour lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane, a été lancée en 2008. "140 militaires supplémentaires" ont occasionnellement prêté mains fortes dans les rangs des forces armées de Guyane, soit "500 soldats déployés quotidiennement" dans la forêt guyanaise, où sévissent plus de 10 000 orpailleurs clandestins, selon les chiffres officiels établis depuis des années.
Montagne d’Or
La "rationalisation des missions" a permis "d’augmenter le temps de présence en forêt" avec plus de 5 000 patrouilles dans l’année contre 3 300 en 2017. Selon les données de l’association non gouvernementale WWF, "10 à 12 tonnes" d’or illégal sont exfiltrées annuellement de la Guyane et "13 tonnes" de mercure sont relâchées annuellement dans le milieu naturel.
Le Parc amazonien de Guyane (PAG), parc national de 34 000 km2 qui couvre le grand sud guyanais, est toujours très fortement touché avec "122 sites" illégaux en activité au 3e trimestre 2018. Pour le gouvernement, à long terme, la lutte contre l’orpaillage illégal par le déploiement du projet Montagne d’Or.
Cette concession minière s’étendrait sur une surface de 15,24 km2. Grande comme 32 Stades de France, il s’agira du plus gros projet aurifère de France. Les retombées financières sont estimées à 3 milliards d’euros. Mais plusieurs ONG s’opposent à ce projet industriel en lisière d’une réserve naturelle.
La Rédaction avec AFP

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