“Nous étions des combattants”, récit de la résistance des jeunes juifs communistes

Ils avaient entre 15 et 21 ans, étaient immigrés ou enfants d’immigrés, juifs et communistes. Un documentaire recueille leur parole, impregnée d’un humanisme émouvant. A voir dimanche 27 janvier sur RMC Découverte. 

Par Pierre Ancery

Publié le 27 janvier 2019 à 19h00

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 01h04

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, ils ont entre 15 et 21 ans. Juifs et communistes, tous immigrés ou enfants d’immigrés issus d’Europe de l’Est, ces jeunes Français choisissent de s’engager dans la résistance contre les Allemands en rejoignant la Jeunesse communiste juive, mise en place par la Main-d’œuvre immigrée. Un mouvement clandestin qui, dès le début de l’Occupation, essaime dans les quartiers populaires de l’Est parisien.

Lycéens, étudiants, employés ou ouvriers, ces garçons et ces filles vont d’abord distribuer des tracts, coller des affiches ou éditer des journaux, avant que la résistance ne fasse d’eux des combattants. Si certains participent à la Libération en 1944, d’autres n’échapperont pas aux rafles de la police parisienne et seront déportés à Auschwitz, où beaucoup perdront la vie.

Lycéens, étudiants, employés ou ouvriers, ces garçons et ces filles vont d'abord distribuer des tracts, coller des affiches ou éditer des journaux, avant que la résistance ne fasse d'eux des combattants. (Photo extraite du film Voilà Marseille, de 1947)

Lycéens, étudiants, employés ou ouvriers, ces garçons et ces filles vont d'abord distribuer des tracts, coller des affiches ou éditer des journaux, avant que la résistance ne fasse d'eux des combattants. (Photo extraite du film Voilà Marseille, de 1947) © Ciné-archives

Riche et bien documenté, Nous étions des combattants donne la parole à une poignée d’entre eux à travers des entretiens menés entre 1998 et 2014. Le film, chronologique et rythmé par de nombreuses images d’archive, prend son temps pour évoquer la vie sous l’Occupation de ces jeunes gens courageux qui disent tous avoir agi par « amour de la France ». On découvre de l’intérieur comment leur mouvement, d’abord marqué par une forme de romantisme et une certaine imprudence, s’est peu à peu structuré en organisation opérationnelle, formée à l’action clandestine.

Des témoignages forts, qui frappent par l’humanisme des interviewés. Qu’ils évoquent la terreur constante de la population juive de l’époque, leur propre engagement au service de la résistance ou l’horreur des rafles et de la déportation, leur parole se révèle juste et émouvante. Tout comme leur volonté de transmettre leur expérience : « Parler de la résistance aujourd’hui, affirme l’un d’eux, c’est dire que les hommes sont capables de faire face à une situation qu’on nous présente comme irréversible. »

on aime un peu Documentaire de Pauline Richard et Pierre Chassagnieux (France, 2018). 70 mn.

Sur le même thème

Cher lecteur, chère lectrice, Nous travaillons sur une nouvelle interface de commentaires afin de vous offrir le plus grand confort pour dialoguer. Merci de votre patience.

Le magazine en format numérique

Lire le magazine

Les plus lus