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Au risque d'agacer Tokyo, Emmanuel Macron plaide pour Carlos Ghosn et Jean-Dominique Senard

Le président français s'est ému auprès du Premier ministre japonais des « dures » conditions de détention de l'ancien PDG de Renault.

En marge de son déplacement en Egypte (photo), le chef de l'Etat a expliqué qu'il avait évoqué avec le chef de l'exécutif nippon la longue détention de l'ancien PDG de Renault et président de Nissan.
En marge de son déplacement en Egypte (photo), le chef de l'Etat a expliqué qu'il avait évoqué avec le chef de l'exécutif nippon la longue détention de l'ancien PDG de Renault et président de Nissan. (Ludovic Marin/AFP)

Par Yann Rousseau

Publié le 28 janv. 2019 à 06:16Mis à jour le 28 janv. 2019 à 08:23

Plutôt discret, ces dernières semaines, sur l'affaire Carlos Ghosn, Emmanuel Macron est sorti de sa réserve ce week-end pour révéler qu'il avait directement évoqué le sort du patron franco-brésilien, ainsi que l'avenir du partenariat entre Renault et Nissan avec le Premier ministre japonais, Shinzo Abe. Les deux dirigeants se sont entretenus au téléphone vendredi soir.

Confirmant l'information dimanche, en marge de son déplacement au Caire, en Egypte, le président de la République a expliqué qu'il avait évoqué avec le chef de l'exécutif nippon la longue détention de l'ancien PDG de Renault et président de Nissan . « Je me suis simplement préoccupé que le sort d'un compatriote français respecte le minimum de décence qu'on est en droit d'attendre », a indiqué, selon l'AFP, Emmanuel Macron. « J'ai considéré que la détention préventive était très longue et que les conditions de sa détention étaient dures, je l'ai dit à plusieurs reprises au Premier ministre Abe », a-t-il ajouté.

Ces déclarations auront immédiatement agacé l'exécutif japonais, qui n'a que très peu d'influence sur les décisions de ses procureurs, et s'offusque de plus en plus des critiques étrangères formulées contre son système judiciaire. Interrogé ce lundi matin sur ces remarques françaises, Yoshihide Suga, le porte-parole du gouvernement japonais, a ainsi défendu les procédures dans son pays. « C'est un cas criminel. Les enquêtes sont menées par des unités pleinement indépendantes selon des procédures appropriées basées sur des décisions de nature uniquement judiciaire », a-t-il rappelé.

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Nomination en juin

Si la teneur exacte de la conversation entre Emmanuel Macron et Shinzo Abe n'est pas connue, plusieurs médias japonais affirment que le dirigeant français aurait aussi directement plaidé pour la nomination de Jean-Dominique Senard, le nouveau président de Renault , à la tête du conseil d'administration de Nissan.

Depuis la semaine dernière, Paris laisse entendre que le « contrat » régissant l'équilibre au sein de l'alliance prévoit de toute façon cette nomination. Pour l'instant, Hiroto Saikawa, le PDG de Nissan , a seulement indiqué qu'il allait demander à Jean-Dominique Senard d'intégrer le conseil d'administration du constructeur japonais à la mi-avril afin de l'associer aux travaux de réflexion sur la réforme de la gouvernance de la société. La nomination d'un président ne devant intervenir que plus tard, probablement en juin.

« Alliance durable »

Interpellé sur ce point, le porte-parole de l'exécutif nippon s'est contenté de dire que les deux pays souhaitaient que les deux entreprises maintiennent une « alliance stable ». Un discours qui a aussi été tenu par Emmanuel Macron. « Je ne crois pas du tout que ce qui se passe, qui est un cas individuel, soit de nature à renverser les équilibres de l'alliance » franco-japonaise, qui a « montré sa stabilité », a expliqué le président français dimanche, avant de promettre de suivre l'évolution des discussions. « Nous sommes vigilants à ce que les équilibres de l'alliance soient préservés », a-t-il insisté.

Si l'exécutif japonais suit avec beaucoup d'attention les développements au sein de l'alliance entre Renault et Nissan, il apparaît, pour l'instant, beaucoup moins à la manoeuvre que Paris qui détient 15 % du capital du constructeur français, propriétaire lui-même de 43 % du groupe nippon.

Yann Rousseau (Correspondant à Tokyo)

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