Publicité

En Corée du Sud, une fausse pluie contre la pollution ne marche pas

L'administration météorologique coréenne a envoyé un avion provoquer de la pluie afin de faire chuter des particules polluantes. L’expérience est jugée décevante, sur fond de polémique avec la Chine, accusée d'exporter sa pollution

A Séoul, 14 janvier 2019. — © AP
A Séoul, 14 janvier 2019. — © AP

Une tentative de créer de la pluie artificielle en Corée du Sud pour lutter contre la pollution de l'air a échoué. De nombreux Sud-Coréens reprochent aux usines chinoises la responsabilité d'un grave épisode de pollution qui a récemment plombé l'air pendant trois jours.

Vendredi, l'administration météorologique coréenne (AMC) a fait décoller un avion dans l'espoir de provoquer de la pluie en ensemençant les nuages avec des particules d'iodure d'argent. L'idée était que ces précipitations artificielles entraînent dans leur chute les particules de pollution.

En décembre 2018, pendant la COP24: Maria Neira: «La pollution de l’air tue 7 millions de gens par an»

© AFP
© AFP

Evaluations négatives

Les premières évaluations de cette expérience sont cependant décevantes, a indiqué lundi l'AMC. Une pluie faible et brumeuse a été détectée pendant quelques minutes, a précisé l'agence, mais «aucune précipitation conséquente n'a été observée».

«En dépit de sa réussite ou de son échec, cet essai était une occasion d'accumuler les techniques nécessaires en vue d'une commercialisation plus rapide de l'ensemencement de nuages», a-t-elle poursuivi. Un rapport complet sur cette expérience est attendu en février.

Le problème de la pollution de l'air n'est pas aussi grave en Corée du Sud qu'en Chine, plus grand pollueur au monde qui suffoque régulièrement dans un air irrespirable. En Chine, le charbon génère notamment les trois quarts de l'énergie, selon l'agence internationale de l'énergie.

Lire également: Les enfants particulièrement vulnérables à la pollution de l’air

Une «catastrophe naturelle» due notamment à la Chine

Mais la situation est suffisamment préoccupante pour que le président sud-coréen Moon Jae-in ait demandé la semaine dernière à ses conseillers de traiter le sujet comme «une catastrophe naturelle».

Il a appelé à une meilleure coopération avec Pékin, évoquant «de graves inquiétudes concernant les poussières fines venues de Chine», en référence au nom utilisé en Corée du Sud pour désigner les particules fines dites PM2,5, considérées comme les plus nocives pour la santé. La Corée du Sud a fermé cinq centrales à charbon vieillissantes en 2018 pour tenter d'améliorer la qualité de son air.

Retrouvez notre cycle d'articles consacrés à l'écologie.