Sécurité routière : 3.259 tués sur les routes de France métropolitaine en 2018, plus bas historique

  • Copié
avec AFP , modifié à
3.259 personnes sont mortes sur les routes de France métropolitaine en 2018, un chiffre à son plus bas historique, a annoncé le Premier ministre. Il a par ailleurs fait valoir l'efficacité de la mesure d'abaissement de la vitesse à 80km/h.

Le nombre de morts sur les routes de France métropolitaine a atteint un plus bas historique en 2018, avec 3.259 tués, soit neuf de moins que le précédent "record" de 3.268 morts enregistré en 2013, a annoncé lundi le Premier ministre Edouard Philippe. 

Par ailleurs, 116 vies ont été épargnées sur les routes secondaires abaissées à 80 km/h au 1er juillet, a-t-il détaillé, défendant cette mesure très contestée, pour laquelle il a toutefois jugé "légitime de discuter" dans le cadre du "grand débat national", mis en place pour calmer la grogne des "gilets jaunes".

Une baisse de 13% par rapport à 2017. Avec 244 décès enregistrés Outre-mer (où les 80 km/h ne s'appliquent pas partout) et donc un total de 3.503 morts, le bilan global français dépasse celui de 2013 (3.427 morts), mais 2018 est la deuxième année la moins meurtrière de l'histoire, marquant une nette rupture. Mardi dernier, Laurent Nunes, le secrétaire d'État auprès du Ministre de l'Intérieur, avait en partie vendu la mèche devant les sénateurs. "Il convient bien évidemment d'être prudent, mais selon les premiers chiffres dont nous disposons, sur le réseau secondaire, entre le 1er juillet 2018 et le 31 décembre 2018, le nombre de morts a baissé de 13% par rapport à l'année 2017", s'était-il félicité.

Les 80 km/h, une mesure très critiquée. Après trois années consécutives de hausse entre 2014 et 2016 - du jamais-vu depuis 1972 - puis une quasi-stagnation en 2017 (3.684 morts, dont 3.448 en métropole), le gouvernement a décidé d'abaisser la vitesse au 1er juillet 2018 sur 400.000 kilomètres de routes secondaires à double sens sans séparateur central, malgré une large fronde d'automobilistes, de motards et d'élus. 

Évoquant la contestation de cette mesure, qui a redoublé en fin d'année dans le cadre du mouvement des "gilets jaunes" et poussé l'exécutif à inclure ce thème dans le "grand débat national", le Premier ministre a jugé "légitime de discuter du sujet", "mais il serait fou d'abaisser le niveau d'ambition", a-t-il estimé. "Nous sommes fiers d'avoir pris nos responsabilités. Avant la fin du débat, après le débat, chacun devra prendre les siennes en les assumant devant les Français", a-t-il lancé.

Un bilan très positif, mais... Tous les autres indicateurs sont à la baisse : le nombre d'accidents (-4,8%), le nombre de blessés (-5,4%), le nombre de blessés hospitalisés (-24,8%).Toutefois, une inconnue demeure autour des chiffres du mois de décembre, au cours duquel 60 % des radars ont été mis ors de services dans le cadre du mouvement des "gilets jaunes", et où les excès de vitesse ont bondi de 250 %.  Ainsi, le gouvernement estime que le bilan de la mortalité routière aurait pu être meilleur sans les dégradations de radars. L'ONISR (l'Observatoire national interministériel de sécurité routière) a notamment calculé que "60 vies supplémentaires auraient pu être épargnées entre novembre et décembre".