Les Français veulent que Macron change
Pour deux tiers des Français, Macron ne s'est pas amendé depuis le début de la crise des Gilets jaunes. Mais sur le chemin de la reconquête, les obstacles ne manquent pas.
Voilà des mois qu'Emmanuel Macron n'avait pas connu un tel enchaînement de bonnes nouvelles. En quelques jours, le chef de l'État a accueilli avec satisfaction les échos positifs sur ses prestations au grand débat, puis l'amélioration de sa cote dans plusieurs sondages et une baisse significative (bien qu'encore limitée) du chômage - "de quoi retrouver un peu d'oxygène", confiait samedi un ministre important. À cela s'est même ajoutée, vendredi, l'annonce surprise de la constitution d'une liste de Gilets jaunes en vue des élections européennes de mai ; de quoi augmenter, à ce stade, l'avance de La République en marche dans les intentions de vote au détriment du Rassemblement national.
Lire aussi - SONDAGE. Voici 5 choses qu'Emmanuel Macron doit changer, selon les Français
L'heure d'une sortie de crise? Il est trop tôt pour le dire. "Il commence seulement à renouer le contact avec les Français, le plus dur sera de sortir du débat avec des solutions concrètes", diagnostique un député qui parle régulièrement à Macron. Difficulté de la manœuvre : si l'opération reconquête fonctionne bien, ne va-t‑elle pas susciter des attentes trop importantes pour pouvoir être satisfaites, donc autant de frustrations à l'arrivée?
Sa façon d'incarner la présidence est contestée
Le sondage réalisé par l'Ifop pour le JDD met déjà en lumière une injonction claire et nette : les Français veulent que Macron change. Non seulement qu'il change d'attitude, mais qu'il corrige aussi sa pratique du pouvoir et même sa politique. Pour l'heure, malgré les 10 milliards d'euros cédés aux revendications des Gilets jaunes et une volonté d'écoute réaffirmée, deux tiers des Français ne voient pas de changement chez le chef de l'État – sentiment partagé dans tous les courants politiques, sauf… chez les sympathisants macronistes (75% de oui, 25% de non).
"Son parler-vrai s'est transformé en un cocktail de maladresse, de mépris et d'arrogance
"
Conséquence logique : l'exigence est élevée quant aux modifications à apporter. Une majorité écrasante des sondés réclame que Macron améliore son attention aux problèmes des Français et sa manière de s'exprimer, ce qui révèle un rejet de son style plus encore que de ses décisions. "Son parler-vrai s'est transformé en un cocktail de maladresse, de mépris et d'arrogance", traduit Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop.
Même sa façon d'incarner la présidence est contestée. Quant à sa politique économique et sociale, elle aussi est à amender pour 78% des Français - y compris par une majorité (51%) de ses partisans. Mais dans quel sens la modifier, quand le mécontentement s'exprime à 74% chez les électeurs de droite et à 90 % chez les socialistes? En 2017, le "et en même temps" a servi à Macron de martingale électorale. C'est désormais le risque d'une impasse politique.
Discours de la Sorbonne : Emmanuel Macron veut dissoudre la France dans l’UE
CHRONIQUE. Emmanuel Macron a prononcé ce jeudi depuis la Sorbonne son discours sur le projet européen, envisageant une intégration supranationale au détriment de la souveraineté nationale. Son enthousiasme pour l'UE contraste avec une réticence apparente à valoriser la France, regrette l'essayiste Paul Melun.
« Avons-nous des limites ? Non ! » : Emmanuel Macron justifie un soutien militaire accru à l'Ukraine
Pour le chef de l’État, la « menace existentielle » que représente la Russie pour l'Europe doit pousser l'UE à renforcer considérablement sa défense commune.
Discours d'Emmanuel Macron à la Sorbonne sur l'Europe : frontières, IA, énergies... ce qu'il faut retenir
À quelques semaines des élections européennes, le président de la République a prononcé un discours sur le thème de l'Europe, jeudi 25 avril, à la Sorbonne, pour une Europe « plus souveraine et plus puissante ».
Sorbonne I : que disait Emmanuel Macron sur l’Europe en 2017 ?
Emmanuel Macron prononcera un discours sur l’Europe à la Sorbonne jeudi 25 avril, quelques semaines avant les élections européennes. En 2017, le président de la République, en poste depuis seulement quatre mois, avait insisté sur l’importance d’une Europe souveraine, unie et démocratique.
Près d'un Français sur deux souhaiterait une dissolution de l'Assemblée nationale en cas de large défaite de Renaissance aux européennes
À six semaines des élections européennes, la liste de la majorité présidentielle, menée par Valérie Hayer, peine à monter dans les sondages. En cas de large défaite, tous les yeux seront tournés vers Emmanuel Macron.