L’UICN a évalué pour la première fois le risque de disparition de l’ensemble de la flore de France métropolitaine, et déterminé que près de 750 espèces de plantes indigènes étaient menacées ou quasi-menacées de disparition, ce qui représente près de 15 % des espèces recensées.

 

15 % de la flore française menacée ou quasi-menacée d’extinction

Menée conjointement par le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN France), la Fédération et le réseau des Conservatoires botaniques nationaux, l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), cette enquête d’envergure a nécessité plus de trois ans de recherches et le traitement de 30 millions de données. Elle a conclu que 15 % des espèces de plantes indigènes poussant en France métropolitaine (plantes à fleurs, fougères et conifères) risquaient de disparaître.

Le manque de connaissances et de données fiables n’a cependant pas permis d’évaluer le niveau de menace de 373 espèces, soit 7 % du total, et certaines d’entre elles pourraient venir grossir les rangs des espèces menacées. Les menaces pesant sur la flore proviennent essentiellement de l’activité humaine, avec l’intensification de certaines pratiques agricoles (usage excessif d’herbicides) et la modification ou la disparition des habitats naturels (zones humides drainées ou asséchées, artificialisation des berges) causées par l’agriculture et l’urbanisation.

Ce recensement représente un nouveau chapître de la Liste rouge des espèces menacées en France, qui dénombre les espèces animales et végétales menacées de disparition sur notre territoire.

 

Une « évolution profonde des pratiques de notre société » est indispensable

Selon le rapport : « Le monde végétal est au cœur du fonctionnement des écosystèmes et des services qu’ils nous rendent. C’est de lui que nous tirons de quoi nous nourrir, nous vêtir, nous abriter et nous soigner. À moyen ou long terme, l’érosion croissante de la diversité floristique affecte donc nécessairement notre économie, notre alimentation, notre santé et plus largement notre bien-être. De nombreuses actions d’amélioration des connaissances et de conservation sont mises en œuvre en France en faveur des espèces les plus menacées ».

Parmi les moyens déjà mis en œuvre afin de préserver la diversité de la flore française, le document souligne notamment la protection des sites naturels, le développement de banques de semences et la mise en culture de plants contribuant à la conservation des espèces les plus menacées. Mais pour que ces mesures portent leurs fruits, une prise de conscience individuelle et une « évolution profonde des pratiques de notre société » seront nécessaires.

Dans les mois qui viennent, une importante campagne de communication et de sensibilisation sera mise en place par les Conservatoires botaniques, avec la diffusion de vidéos et de chiffres clés sur les réseaux sociaux, une exposition itinérante et des visites de terrain.

© Pixabay
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