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EUROPÉENNES 2019

Européennes : avec Bellamy tête de liste LR, Laurent Wauquiez s’accroche aux "cathos tradi"

Laurent Wauquiez doit officialiser mardi le choix de François-Xavier Bellamy pour mener la liste Les Républicains aux élections européennes du 26 mai. Une décision critiquée en interne qui installe un peu plus LR dans le camp conservateur.

François-Xavier Bellamy a été choisi par Laurent Wauquiez pour être la tête de liste Les Républicains aux élections européennes 2019.
François-Xavier Bellamy a été choisi par Laurent Wauquiez pour être la tête de liste Les Républicains aux élections européennes 2019. Christophe Archambault, AFP
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C’est un choix qui fait couler beaucoup d’encre depuis plusieurs semaines mais Laurent Wauquiez persiste et signe : c’est bien François-Xavier Bellamy, un conservateur assumé de 33 ans, qui sera présenté à la Commission nationale d’investiture (CNI), mardi 29 janvier, comme tête de liste Les Républicains aux élections européennes du 26 mai.

Inconnu du grand public, François-Xavier Bellamy est une figure montante des milieux conservateurs français. Adjoint au maire de Versailles depuis 2008, jeune professeur de philosophie et auteur de deux essais remarqués ("Déshérités" en 2014 et "Demeure" en 2018), il a notamment participé à la création de Sens commun, l’émanation politique de la Manif pour tous. Et même s’il affirme ne pas vouloir remettre en cause la loi Veil, il est également connu pour son opposition "personnelle" à l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

Cette étiquette de représentant de la droite catholique traditionaliste lui vaut d’être souvent invité dans les médias pour parler de sujets de société comme la famille ou la bioéthique. Sa désignation comme tête de liste répond donc à un objectif : capter en priorité un électorat qui se divise aujourd’hui entre pro-LR et pro-Rassemblement national.

>> À lire : Laurent Wauquiez et l'extrême droite à un tract près

"La France est la fille aînée de l'Église : sur les sujets sociétaux, une partie de la droite reste dans cette vision traditionnelle", fait observer le directeur du département 'Politique et opinion' chez Harris Interactive, Jean-Daniel Lévy, interrogé par l’AFP.

"Stratégie du rétrécissement d’un parti de plus en plus conservateur"

Le pari de Laurent Wauquiez est assumé : le patron de LR s’est rendu mi-novembre chez Sens commun pour endosser la bataille contre l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes. Devant un public conquis, il avait notamment mis en garde contre "la marchandisation des gamètes" et contre "l’eugénisme". Très clairement, le choix de François-Xavier Bellamy est censé satisfaire ce noyau d’électeurs qui avait pris une place considérable dans la campagne présidentielle de François Fillon.

"C’est un jeune homme de grande qualité qui incarne cette nouvelle droite qu’on appelle de nos vœux et qui va reconstruire la droite par les idées, estime la secrétaire générale de LR et députée du Doubs, Annie Genevard, contactée par France 24. C’est quelqu’un qui s’implique dans le débat public et pas seulement sur les sujets de société comme on le dit trop souvent. Il parle aussi d’éducation, d’écologie, d’économie."

François-Xavier Bellamy est toutefois loin de faire l’unanimité dans ce qui reste de la famille LR. L’ancien ministre et député de l’Oise Éric Woerth a ainsi regretté, le 22 janvier dans Le Figaro, une "stratégie du rétrécissement d’un parti de plus en plus conservateur" et a demandé à ce que "le quatuor de têtes représente l’ensemble des sensibilités des Républicains".

"Je suis surpris par les propos de certains. La droite ne se reconstruit pas en baissant la tête. Elle n'avance pas quand elle s'excuse de ses idées", a répondu Laurent Wauquiez, lundi soir, dans une interview au Figaro.

LR plafonne dans les sondages à 13 % des intentions de vote

Mais le message a malgré tout été reçu puisque, selon une information du Figaro confirmée sur Twitter par le vice-président délégué de LR Jean Leonetti, seront proposés mardi en deuxième et troisième position sur la liste, Agnès Evren, vice-présidente de la région Île-de-France et ancienne porte-parole de Valérie Pécresse, et l’eurodéputé Arnaud Danjean, un ex-juppéiste spécialiste des questions de sécurité.

"Heureusement que j’ai dit ce que j’avais à dire puisque ça a visiblement contribué à modifier une liste qui doit représenter l’ensemble de nos courants de pensée", constate Éric Woerth, contacté par France 24.

Consciente du risque de se voir coller une étiquette conservatrice un peu trop prégnante, c’est donc ce trio de têtes de liste, et non pas uniquement François-Xavier Bellamy, que la direction du parti Les Républicains va tenter de mettre en avant lors des prochaines semaines.

>> À voir : Laurent Wauquiez, quel projet pour la droite ?

Ce trio "est représentatif de notre diversité et de l'équilibre entre renouvellement et expérience. La suite de la liste devra garder le cap", a ainsi ajouté Jean Leonetti dans son message sur Twitter.

Cela suffira-t-il pour permettre au parti de Laurent Wauquiez de s’immiscer dans le match annoncé entre La République en marche et le Rassemblement national ? La question européenne est l’un des principaux sujets de division au sein de la droite française depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Or le patron des Républicains, dont le parti oscille dans les sondages entre 8 % et 13 % des intentions de vote, a opéré un virage eurosceptique depuis plusieurs mois. François-Xavier Bellamy symbolise d’ailleurs aussi ce changement : il avait voté "non" au référendum de 2005 sur la Constitution européenne.

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