Opération antimigrants dans les Alpes : des membres de Génération identitaire en garde à vue

Ils ont notamment participé à des patrouilles antimigrants dans les Alpes, au printemps 2018.

 Samedi 21 avril, près du col de l’Echelle (Hautes-Alpes), à la frontière franco-italienne. Génération identitaire mène une opération pour empêcher les migrants de rejoindre la France.
Samedi 21 avril, près du col de l’Echelle (Hautes-Alpes), à la frontière franco-italienne. Génération identitaire mène une opération pour empêcher les migrants de rejoindre la France. AFP/Romain Lafabregue

    Quatre membres, trois hommes et une femme, du groupuscule d'extrême droite Génération Identitaire ont été placés en garde à vue ce mardi. Cela intervient dans le cadre des patrouilles antimigrants effectuées dans les Alpes au printemps 2018. Ils ont été libérés dans la soirée à l'issue des auditions.

    Les gardes à vue se sont déroulées sur le ressort de trois parquets différents : celui de Lyon pour deux d'entre-elles, ceux de Nîmes et de Montpellier pour les deux autres, a précisé mardi soir le procureur de la République de Gap, Raphaël Balland, dans un communiqué.

    « Les investigations se poursuivent sous la direction du parquet de Gap », a conclu le communiqué. Ces gardes à vue « font suite à de nombreuses investigations dont plusieurs autres auditions de membres de l'association Génération identitaire effectuées par les gendarmes en novembre 2018 dans le Var et en Haute-Garonne dans le cadre de la même enquête », a-t-il ajouté.

    « @RomainEspino, porte-parole de Génération Identitaire vient d'être placé en garde à vue pour sa participation à la mission dans les #Alpes », a réagi ce mardi le groupe sur Twitter.

    Le président de ce mouvement, Clément Galant, a indiqué peu avant 11 heures entrer en garde à vue avec Romain Espino à Lyon.

    Au printemps 2018, des militants identitaires ont multiplié les démonstrations d'hostilité aux migrants, participant au contrôle de la frontière aux côtés des forces de l'ordre, sous la bannière de « Defend Europe », mouvement qui a déjà fait parler de lui en Méditerranée. Ils se sont notamment félicités de la remise de quatre « clandestins » à la police et de l'arrestation de sept migrants « repérés et signalés » par leurs soins.

    Poursuites pour « immixtion dans une fonction publique »

    Aucune poursuite n'a été engagée contre eux jusqu'à maintenant, au grand dam des militants promigrants. Sept de ces derniers ont été poursuivis et condamnés pour avoir facilité l'entrée de migrants en France au même moment.

    Une première enquête ouverte le 27 avril 2018 a été classée sans suite, faute d'infraction ou de plainte. Puis le procureur de Gap, Raphaël Balland, a ouvert une enquête préliminaire plus globale au motif d'« immixtion dans une fonction publique », confiée à la gendarmerie de Briançon.

    Les membres de Génération Identitaire ont toujours assuré que leurs actions étaient protégées par l'article 73 du code pénal qui prévoit que « dans les cas de crime ou délit flagrant puni d'une peine d'emprisonnement, toute personne a qualité pour appréhender l'auteur et le conduire devant l'officier de police judiciaire le plus proche ». La préfecture des Hautes-Alpes a dénoncé, elle, « une opération de communication […] visant à faire croire qu'ils contribuent à la lutte contre l'immigration clandestine ».