Un important contingent de forces de sécurité était déployé mercredi matin aux alentours de la mosquée dont nombre de vitres étaient brisées. A l'intérieur, des traces de sang étaient visibles sur des tapis de prière.
L'enquête se concentre sur un groupe d'islamistes
Cet attentat intervient au moment où les Philippines, archipel très majoritairement catholique, sont en état d'alerte après l'attentat commis pendant la messe dans la cathédrale de Jolo. Cette attaque a été revendiquée par le groupe Etat islamique. L'île de Jolo, un bastion du mouvement islamiste Abou Sayyaf, se trouve à 150 km au sud-ouest du grand port de Zamboanga.
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«Il est difficile de dire qu'il s'agit de représailles» à l'attentat contre la cathédrale, a averti le lieutenant-colonel Gerry Besana. «Il y a beaucoup d'explications possibles.»
Les autorités avaient initialement affirmé que l'attaque de la cathédrale n'était pas un attentat suicide. Mais le président philippin Rodrigo Duterte a contredit mardi cette affirmation en avançant qu'un kamikaze s'était bien fait exploser dans l'édifice. Dans un communiqué, le groupe EI avait affirmé que deux kamikazes s'étaient fait exploser à l'intérieur de la cathédrale et dans le parking à l'extérieur, selon le Centre américain spécialisé dans la surveillance de la mouvance djihadiste (SITE).
L'enquête se concentre actuellement sur un groupe ayant partie liée aux islamistes d'Abou Sayyaf. Les autorités ont dit que l'attentat avait vraisemblablement été commis par la faction Ajang-Ajang, un groupe de quelques dizaines de membres, et était motivé par la vengeance après la mort de leur chef l'année dernière.
Une entrave aux efforts de paix
Cette attaque, l'une des plus sanglantes de ces dernières années aux Philippines, est une gifle aux années d'efforts de paix qui ont culminé la semaine dernière par le référendum local qui a largement validé la création d'une nouvelle région autonome appelée Bangsamoro.
Ce processus de paix vise à tourner la page de décennies de violences dans le Sud, où des musulmans avaient pris les armes dans les années 1970 pour réclamer l'autonomie ou l'indépendance dans ce qu'ils considèrent comme leur terre ancestrale. Cette insurrection a fait 150 000 morts.
Le principal groupe rebelle, le Front Moro islamique de libération (Milf), avait signé en 2014 un accord de paix avec le gouvernement prévoyant d'octroyer l'autonomie à la minorité musulmane dans certaines parties de la grande île de Mindanao et des îles de l'extrême sud-ouest. Mais ce processus de paix n'implique pas les factions radicales alignées sur l'EI. L'île de Jolo, qui abrite nombre d'entre elles, est le seul secteur qui ait lors du référendum rejeté la création de la région Bangsamoro.