Les salariés grévistes des urgences de l’hôpital de Saint-Malo ont publié sur leur page Facebook une série de photos en noir et blanc accompagnées de témoignages qui interpellent sur leurs conditions de travail.
Des témoignages frappants
Les soignants citent ainsi des phrases dites par des patients, dont voici quelques exemples.
Augustine, 83 ans :
« Mademoiselle, ça fait six heures que j’attends. J’ai mal aux fesses, en plus je suis diabétique, et je n’ai pas mangé ! »
Madeleine, 99 ans :
« Je veux mourir, je n’ai pas dormi, je suis fatiguée. Il y avait trop de bruit, trop de lumière. »
Juliette, 5 ans :
« Pourquoi le monsieur sort tout nu et fait pipi dans le couloir ? »
On pourrait continuer un long moment comme ça. Ces témoignages, les urgentistes de l’hôpital de Saint-Malo les mettent en scène dans une série de clichés en noir et blanc poignants.
Plus de 10 000 partages sur Facebook
Depuis le lundi 14 janvier 2019, le personnel des urgences est en grève. Et ce sont eux qui se prennent en photo, avec des pancartes autour du cou où des témoignages de patients sont inscrits.
https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=1458359334298086&id=1450028198464533
On y voit des infirmières ou aides-soignants allongés à même le sol ou encore un cercueil à la place d’un patient sur un brancard.
Des images qui percutent, choquent. Les citations affichées des patients, comme celles précédemment citées, font froid dans le dos. Et interpellent.
Devant cette situation, les grévistes ont décidé de sensibiliser les internautes à leur combat. Avec succès. La première série de photos (postée le jeudi 24 janvier) a été partagée plus de 10 000 fois sur Facebook. La seconde, publiée le samedi 26 janvier, en est à un peu plus de 2 000 partages.
https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=1457458741054812&id=1450028198464533
« Vos photos sont saisissantes »
Typhaine, une internaute, témoigne :
« Je comprends votre désarroi. J’ai fait deux passages aux urgences en une semaine, et je vous ai vu courir partout sans vous arrêter. Courage à vous… »
Laure-Évane, infirmière dans un autre établissement, commente à son tour :
« Vos photos sont tellement saisissantes de votre triste réalité quotidienne… »
Et une autre personne d’ajouter :
« Ma maman âgée de 73 ans est passée par votre service. Elle est restée des heures sur un brancard sans pouvoir bouger… Malgré sa souffrance, elle m’a dit que vous aviez été admirables. »
On ne compte pas le nombre de messages de soutiens adressés aux aides-soignants. « On est dans un dispensaire, on fait du pansement », nous racontait Laure, une infirmière, lors des vœux de l’hôpital. Le maire lui-même, Claude Renoult, avouait que « l’équipement des urgences n’est pas adapté ».
Une cagnotte lancée sur Leetchi
L’absence de réponse satisfaisante de l’ARS (Agence régionale de santé) ou de la direction, pousse les infirmiers et infirmières des urgences à poursuivre leur mouvement. Avec les difficultés que cela comporte, notamment financières.
C’est pourquoi une cagnotte a été lancée, il y a plusieurs jours, pour « minimiser les pertes de salaire ». Elle cumule un peu plus de 3000 euros à l’heure actuelle. Par ailleurs, lors des vœux de l’hôpital, l’intersyndicale FO – CGT – Sud, a demandé que les retenues sur salaires du personnel gréviste soit « pris en charge par le Centre Hospitalier, seul fautif de la situation ».
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