[L'industrie c'est fou] La vague d’Hokusai recréée par une équipe de chercheurs
Une équipe de chercheurs a reproduit en laboratoire une vague semblable à celle que le peintre Katsushika Hokusai a représentée dans sa célèbre estampe, "La grande vague de Kanagawa."
Elle n’est pas seulement née de l’imagination de Katsushika Hokusai. Connue sous le nom de "La Vague d’Hokusai", la célèbre estampe du peintre japonais pourrait être la représentation extrême d'un phénomène physique appelé "la vague de Draupner".
Coiffée d’une épaisse écume, la vague d’Hokusai se dresse haut entre les lames. Au plus fort de la tempête, les trois bateaux de pêcheurs ne semblent pas s’attendre à cette soudaine et funeste montée d’eau. Si cette œuvre appartient à la série "Trente-six vues du Mont Fuji", on a longtemps pensé qu’elle représentait aussi une vague scélérate. Aujourd’hui, la recherche dispose de moyens pour le prouver.
La vague de Draupner
Pourtant, les vagues scélérates ont jusqu’à peu été perçues comme un mythe. Et pour cause. Ce sont des vagues océaniques très hautes, pentues et soudaines : peu sont revenus pour en parler ; et les récits qu’en faisaient les survivants passaient pour les affabulations de marins encore sous le choc.
Or, c’est en 1995 que l’on identifia précisément le phénomène. Détectée en mer du Nord, au large de la Norvège, le 1er janvier 1995, une vague haute de 25 m - quand les vagues environnantes ne dépassent pas les 10 mètres - s’écrase sur la plateforme pétrolière Draupner. La plateforme étant munie de capteurs, c’est la première fois que l’on est capable de mesurer précisément l’ampleur du phénomène.
Dans une étude publiée en décembre 2018, une équipe de chercheurs des universités d’Oxford, d’Edimbourg et de West Australia ont reproduit les conditions de la vague de Draupner et en expliquent les mécanismes physiques.
L’expérience a lieu dans un bassin circulaire. Les chercheurs démontrent que, lorsque deux champs de vagues circulent dans des directions différentes – comme cela peut être le cas au cours d’une tempête, où les eaux sont agitées de nombreux vents – et se heurtent à 120 degrés, les vagues résultantes ne déferlent pas de manière habituelle. Mieux : elles peuvent reproduire une vague aussi impressionnante que celle peinte par l’artiste japonais en 1831. De quoi alimenter la recherche future dans la prévention et la sécurité maritime, et – qui sait ? - ouvrir de nouvelles pistes sur la vie mouvementée de Katsushika Hokusai.
[L'industrie c'est fou] La vague d’Hokusai recréée par une équipe de chercheurs
Tous les champs sont obligatoires
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