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L'État pose un ultimatum aux chaînes de fast-food pour qu'elles trient leurs poubelles

Les chaînes de fast-food génèrent 183.000 tonnes de déchets d'emballages et 60.000 tonnes de déchets alimentaires par an. 202405218/Mihail - stock.adobe.com

VIDÉOS - McDonald's, Starbucks, KFC, Burger King… Brune Poirson a reçu tous les dirigeants des chaînes de restauration rapide. La secrétaire d'État donne deux mois à ces mauvais élèves du tri des déchets pour proposer «un plan de mise en conformité».

Les chaînes de restauration rapide sont les reines du jetable et des poubelles. Problème: elles ne trient pas leurs déchets et sont donc hors la loi. Brune Poirson a décidé de taper du poing sur la table. La secrétaire d'État au ministère de la Transition écologique leur a donné deux mois pour proposer «un plan de mise en conformité» en matière de tri des déchets. «Je leur ai dit très clairement que d'ici la fin du mois du mars, je voulais qu'ils remettent un plan très concret de mise en conformité avec la réglementation», a-t-elle déclaré.

En fin d'année, le gouvernement a en effet réalisé des contrôles inopinés dans des restaurants de ces enseignes. Or, «aucun des établissements contrôlés ne respectait la loi», indique-t-on au ministère. Brune Poirson révélera, aux principaux concernés, les résultats de ces investigations. La représentante du ministère leur rappellera la loi et le montant des amendes. «Le tri doit être fait en salle et en cuisine, c'est une obligation. Il ne viendrait pas à l'esprit des gérants de fast-food de transiger avec les règles d'hygiène, pourquoi le font-ils avec le tri des poubelles?» s'interroge un membre du cabinet.

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Révéler les noms des enseignes qui ne respectent pas la loi

Pour les inciter à passer à l'acte, le gouvernement est prêt à prendre des mesures fortes. Non seulement le ministère pourrait multiplier les contrôles et révéler les noms des enseignes qui ne respectent pas la loi mais en plus l'arsenal pénal pourrait être renforcé. La feuille de route sur l'économie circulaire pourrait prévoir davantage de sanctions en cas de non-respect de la loi. Brune Poirson a rappelé qu'il existait des «moyens de pressions très clairs» contre les mauvais trieurs, des amendes, mais aussi «des sanctions pénales qui peuvent aller jusqu'à des peines de prison». Le non-respect du tri des cinq flux (papier et carton, métal, plastique, verre, bois) est passible d'une sanction administrative d'un montant maximal de 150.000 euros et constitue une infraction pénale punie d'une peine maximale de deux ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.

«On ne peut pas changer les habitudes comme ça d'un claquement de doigts par un décret ou par un arrêté», a réagi Dominique Bénézet, délégué général du syndicat national de l'alimentation et de la restauration rapide à l'issue de la réunion avec la secrétaire d'Etat, tout en concédant qu'il y avait «des efforts à faire». «On est tous d'accord pour dire qu'il faut faire en sorte qu'on vive mieux sur cette planète» a-t-il ajouté.

Il faut dire que les déchets cumulés par le secteur sont colossaux. La France compte 25.000 points de vente de restauration rapide. Ainsi, ce sont un milliard de repas qui sont consommés dans ces lieux chaque année dans l'Hexagone, ce qui génère 183.000 tonnes de déchets d'emballages et 60.000 tonnes de déchets alimentaires. Ces détritus sont mélangés pêle-mêle dans les poubelles, ce qui les rend inexploitables. Pourtant, bien triée, toute cette matière pourrait être valorisée. C'est le message que le gouvernement souhaite faire passer.

Fin octobre, l'association Zéro Waste France a porté plainte contre deux établissements McDonald's et KFC à Paris pour absence de tri des déchets en salle. L'association déplore «les atermoiements de McDonald's France qui va de «tests» en «expérimentations» depuis plus de 10 ans». Quant à KFC, «il ne semble envisager aucun début d'expérimentation, malgré l'ambition d'ouvrir 300 restaurants supplémentaires d'ici 2025», regrette l'ONG. «Le sens de notre plainte était aussi d'alerter les pouvoirs publics pour les inciter à se saisir du problème. On a initié la cause, ils prennent le relais, nous nous en réjouissons», souligne Thibault Turchet, responsable des affaires juridiques chez Zéro waste France. Reste à savoir si l'intervention de l'État permettra de remettre ces enseignes dans les clous.


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105 commentaires
  • ELLENEUQ

    le

    Franchement ils n'ont rien d'autre à faire que s'occuper des poubelles ? C'est vrai qu'ils sont meilleurs fossoyeurs que nettoyeurs des écuries.

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