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Pour le directeur du British Museum, la prise des marbres du Parthénon était «un acte créatif»

Samedi dernier, Hartwig Fischer a suscité la polémique après avoir tenu des propos surprenant à propos des marbres d'Eldin. (Photo d'illustration) Capture écran/ Hartwig Fischer

Hartwig Fischer a provoqué l'indignation générale après avoir donné une interview dans un quotidien grec. Il y a tenu des propos pour le moins surprenants, concernant les célèbres marbres, joyaux de l'Acroplole.

Une offrande au temple de l'indécence? Dans une interview accordée au quotidien grec, Ta Nea , le directeur du British Museum, Hartwig Fischer, a suscité une vive polémique en estimant que la prise des marbres d'Eldin était «un acte créatif». Entreposées à Londres, nombreux sont ceux, à commencer par les Grecs, à estimer que ces œuvres ont été volées par le Royaume-Uni.

Dans cet entretien, le directeur du musée a été interrogé sur un éventuel retour de ces marbres en Grèce. Selon lui, il n'en n'est pas question, puisque le musée offrirait une approche différente dans la façon d'interagir avec le marbre, «puisque les objets sont placés dans un nouveau contexte».

À cela, il ajoute: «Nous devrions apprécier cette opportunité. Et vous pourriez bien sûr, être attristé par le fait que l'environnement orignal des statues a disparu. Pourtant, lorsque vous déplacez un héritage culturel dans un musée, vous le déplacez ailleurs. Mais ce changement est également un acte créatif.»

Le journal tentant de justifier auprès de Hartwig Fischer que les œuvres que l'historien allemand revendique ont été déplacées de leurs lieux d'origine, le Parthénon en l'occurrence, a reçu une réponse encore plus surprenante de la part de ce dernier. «Il n'y a rien de ce que nous apprécions à l'Acropolis Museum qui n'a été créé pour l'Acropolis Museum. Effectivement, les œuvres sont proches de leur environnement d'origine, mais elles ont tout de même été déplacées et par conséquent transformées», a déclaré Hartwig Fischer.

Indignation générale

Face à ces propos le monde l'art n'a pas manqué de réagir. C'est le cas de George Vars, secrétaire général de l'Association Internationale pour la réunification des statues du Parthénon, qui au détour de plusieurs tweets a exprimé sa colère.

«Sérieusement. Que peut-il y avoir de créatif dans la destruction du temple et le pillage d'une des nations clés de l'histoire antique», a-t-il écrit dans une première publication.

Puis, dans un deuxième message, il considère que les propos de Hartwig Fischer sont d'un «révisionnisme historique arrogant et stupéfiant». Avant d'ajouter que «la condescendance du British Museum ne connaît aucune limite».

De son côté, la ministre de la Culture grecque, Myrsini Zorba, a condamné samedi dernier une «mentalité de gestion étroite et cynique». Elle poursuit: «Il est regrettable d'entendre cela de la part du directeur du British Museum, historien de renom. Ses remarques dégradent un héritage culturel d'une valeur universelle inestimable à une simple vente en bourse.»

Pour tenter d'éteindre cette polémique, un porte-parole du musée britannique a déclaré qu'«Hartwig Fischer s'était exprimé sur une position que le British Museum tient depuis longtemps.» «Nous pensons qu'il est extrêmement bénéfique pour le public d'être capable de voir ces merveilleux objets dans un le contexte d'une collection mondiale. Le musée emprunte régulièrement des œuvres partout dans le monde, parfois à long terme, mais pas indéfiniment», poursuit le porte-parole.

Pourtant, une loi anglaise précise qu'il est interdit pour le British Museum de rendre les marbres à son pays d'origine. Le leader du parti Travailleur, Jeremy Corbyn, a pourtant déclaré qu'il rendrait les sculptures à la Grèce, si son parti était élu aux prochaines élections.

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Pour le directeur du British Museum, la prise des marbres du Parthénon était «un acte créatif»

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