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Logement social : à Paris, c'est toujours la galère

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Alors que la Fondation Abbé Pierre comptabilise 12,1 millions de Français en difficulté avec leur logement, des milliers de Parisiens sont en attente d'une HLM. Au 31 mars, certains risquent l'expulsion.

La famille Mokeden vit à quatre dans un appartement de 43 m2, dans le XXe arrondissement de Paris
La famille Mokeden vit à quatre dans un appartement de 43 m2, dans le XXe arrondissement de Paris © Radio France - Thomas Séchier

La famille Mokeden nous reçoit dans son appartement de 43 mètres carrés, entre les stations de métro Père Lachaise et Gambetta (XXe arrondissement). Pour 850 euros par mois, c'est une affaire, "trouvée grâce au bouche à oreille" en 2011, racontent Tarek et Afef, parents de deux petites filles de 1 et 3 ans.

Un dossier de HLM en attente depuis... 10 ans

Seulement voilà, en décembre 2017, leur propriétaire souhaite récupérer l'appartement pour y vivre. Impossible pour la famille de trouver l'équivalent dans le quartier. "Dans le privé, c'est juste impossible", constate Afef, qui n'a plus d'emploi depuis 2 ans. "Notre espoir, c'est le logement social, mais cela va faire 10 ans que j'ai déposé mon dossier et je n'ai toujours rien obtenu".

Une proposition de HLM refusée en 2015, une année de gel

Il y a bien eu une proposition, en 2015. "Un appartement, une belle affaire. _Mais j'ai remarqué qu'il y avait des jeunes squatteurs dans la cage d'escaliers, ainsi que du trafic de drogue__. Nous allions avoir des enfants, je n'ai pas donné suite car je crains l'insécurité"_, raconte cet employé dans la restauration. Un refus qui sera sanctionné d'un gel d'un an de leur dossier, comme le prévoit la loi.

Menacés d'expulsion après le 31 mars

Bien qu'ils continuent à "payer normalement" leur loyer, les Mokeden se retrouvent frappés d'un arrêté d'expulsion, suite aux poursuites engagées par leur propriétaire souhaitant récupérer l'appartement. "On est protégés par la trêve hivernale, mais à partir du 1er avril, on risque de devoir partir", racontent-ils, sans savoir où aller. Et pas question d'aller vivre en banlieue ou dans un autre quartier de Paris. "Notre fille aînée, qui a subi une intervention récemment, est suivie à l'hôpital Robert-Debré, elle est scolarisée à côté de chez nous", justifie Afef. "On n'a pas pris de vacances depuis 2015. Si on ne peut plus choisir où l'on vit, que nous reste-t-il ?", se demande Tarek.

"Des familles aisées ont un logement social et pas nous, ce n'est pas normal"

"C'est une situation difficile, on se sent impuissants", reconnaît Tarek, incapable d'imaginer où il vivra dans deux mois. Tout juste espèrent-ils un délai supplémentaire accordé par le juge, le temps de trouver un nouveau logement. Afef conclue : "je trouve cette situation injuste. Des parents d'élèves croisés à l'école gagnent 6 à 7 000 euros et vivent dans de beaux logements sociaux. Nous, on n'a rien. Pourtant, on ne demande pas grand chose : simplement un toit !"

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