Un poisson français sur trois est issu de la surpêche : voici les espèces à éviter

Un pêcheur français (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Un pêcheur français (CHARLY TRIBALLEAU / AFP) CHARLY TRIBALLEAU / AFP

L’ifremer rend public son bilan 2018 des stocks halieutiques du pays. Il est très préoccupant.

Il y a la « malpêche » comme il y a la « malbouffe ». La malpêche est une pêche pratiquée sans précaution, qui prélève des quantités de poissons (on dit des stocks halieutiques en langage technocratique) trop importantes pour que les espèces puissent se reproduire. Ce n’est pas une pratique marginale, au point qu’on peut même se demander, à la suite de Claire Nouvian, directrice de l’ONG de protection des fonds marins Bloom : « Mais qui a pu permettre une telle aberration ? »

Car les groupes de pêche industrielle qui sillonnent les eaux françaises sont vraiment loin de se comporter de manière exemplaire. Le dernier bilan de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), rendu public ce vendredi 1er février, vient le confirmer : moins de la moitié (48%) des stocks de poissons sont pêchés durablement – c’est-à-dire, rappelons-le, simplement pour permettre la reproduction des espèces, ce qui ne semble que du bon sens.

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L’« armée du chalut »

Presque un poisson sur trois (27%) est issu de la surpêche. Parmi les espèces fragilisées, citons la langoustine dans le golfe de Gascogne, la cardine en mer Celtique et le cabillaud, que les Français aiment un peu trop, hélas pour lui, dans la Manche et en Mer du Nord ou en mer Celtique. D’autres poissons (merlu, thon rouge, anchois, sole) vont plutôt moins mal.

Dans un langage tout en retenue administrative, l’Ifremer note que :

« Des baisses très importantes de la mortalité par pêche ont été observées dans l’Atlantique nord-est sur la plupart des stocks dans les années 2000-2010. Cette tendance à la baisse est plus faible ces dernières années. »

On traduit donc : la quantité de poissons prélevés par pêche a augmenté depuis presque dix ans. Preuve que ceux qu’on appelle « l’armée du chalut » (le lobby de la pêche industrielle qui possède de très gros bateaux) n’est pas empêchée de puiser à sa guise dans les stocks halieutiques. Au contraire, Bloom soupçonne même que les subventions publiques – totalement opaques – n’ont cessé d’encourager la malpêche. Ceci explique sans doute cela.

Arnaud Gonzague

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