Trouver un logement quand on sort de prison : "Personne ne peut se porter garant"

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Trouver un logement quand on sort de prison : "Personne ne peut se porter garant"

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La Fondation Abbé Pierre dévoile ce vendredi son 24e rapport sur l'état du mal-logement en France.
La Fondation Abbé Pierre dévoile ce vendredi son 24e rapport sur l'état du mal-logement en France.
© Maxppp - Gaël Dupret

La Fondation Abbé Pierre dévoile ce vendredi son 24e rapport sur l'état du mal-logement en France. Parmi les quatre millions de personnes touchées par la précarité : les anciens détenus. 16% d'entre eux sont en hébergement provisoire à leur sortie de prison.

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Christelle a passé sept ans dans une cellule de dix mètres carrés. Cette femme de 58 ans qui souhaite rester anonyme (Christelle est un pseudonyme) est sortie de prison il y a un peu plus d'un an : "Quand on sort, on n'a pas de ressources. Et là il faut se battre pour récupérer des droits." Droit à la sécurité sociale, au RSA... et au logement.

"Pas de garant, pas de logement"

Christelle fait partie des 16 % de détenus qui logent en hébergement provisoire à leur sortie de prison, un chiffre que donne la Fondation Abbé Pierre dans son 24e rapport sur l'état du mal-logement en France, dévoilé ce vendredi. "Je sors de prison, personne ne peut se porter garant, explique Christelle, condamnée à quinze ans de prison pour avoir tué son mari. Pas de garant, pas de logement. J'ai fait une demande d'HLM, cela fait à peu près un an. Il ne me manque plus que le CDI pour faire passer mon dossier au-dessus."

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Le Téléphone sonne
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En attendant de trouver un emploi, Christelle est hébergée à Paris dans un studio de 23 mètres carrés prêté par un centre d'hébergement et de réinsertion sociale, grâce à l'association Aurore qui aide les femmes seules à leur sortie de prison. "Je dois payer 15% de ce que je gagne par mois", précise la quinquagénaire.

Si Christelle n'avait pas croisé la route de l'association, elle n'aurait pas pu se résoudre à dormir, comme certains, dans un logement insalubre ou même dans la rue : "S'il n'y avait pas le centre, je referais quelque chose de mal pour retourner en prison. Au moins, je n'aurais pas de souci de revenus et j'aurais un toit sur la tête."

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